Avec 40 % de la population mondiale et pas moins de 18 % du PIB mondial, les cinq économies émergentes réunies au sein des BRICS ( Brésil, Russie, Inde, Chine et l'Afrique du sud) comptent bien peser de tout leur poids sur l'économie mondiale. Réunis, hier, à New Dehli en Inde, dans le cadre de leur quatrième sommet, les cinq dirigeants des pays concernés ont débattu de la possibilité de créer une banque de développement pour renforcer leurs relations. Cette banque d'investissement, une sorte de FMI du sud, aura pour vocation de financer des projets d'infrastructures et de développement, et pourrait s'appeler la « South-South Bank » ou « Brics Bank ». « Ce serait un outil financier très puissant pour améliorer les opportunités commerciales et, peut-être, une étape majeure pour soutenir l'Union européenne dans ses efforts à surmonter la crise financière », a expliqué, mercredi, le ministre brésilien du Commerce, Fernando Pimentel. Avant l'ouverture du sommet, les ministres du Commerce des Brics ont insisté sur la nécessité de renforcer leurs échanges au sein du bloc, y voyant un antidote aux problèmes économiques en Europe. Influence diplomatique Même si leurs échanges commerciaux sont en pleine expansion, le ministre indien du Commerce, Anand Sharma, a estimé qu'ils étaient encore loin de ce que l'on pouvait espérer d'un groupe réunissant 40 % de la population mondiale. « Il y a un large potentiel de croissance inexploité pour le commerce entre pays des Brics et pour l'investissement qui faciliterait la croissance économique à un moment où l'économie mondiale est frappée d'incertitude. Il y a eu un recul de la demande sur les marchés européens. Malgré cela, nous avons continué à enregistrer un fort niveau de croissance », a-t-il développé. Leurs échanges commerciaux ont bondi l'an dernier de 28 % pour atteindre 230 milliards de dollars. Cependant, les Brics n'entendent pas seulement se contenter de leur influence économique grandissante, mais veulent aussi transformer cela en puissance diplomatique, afin de peser dans la prise de décisions au sein des grandes institutions internationales.