Après les Catalans, c'est au tour des Français d'arriver en force au Maroc. Le gotha des affaires et de la finance représentant le Cac 40 est attendu aujourd'hui à Rabat, pour une rencontre organisée conjointement par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et son homologue français, le Medef. Prévu depuis le 23 janvier, lors de la réunion du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane avec les coprésidents du Club des chefs d'entreprises France-Maroc, ce sommet connaîtra la participation de 450 chefs d'entreprises, dont 200 françaises. Placé sous le thème : « Investissements et croissance: les perspectives pour le Maroc en 2012 », cette grand-messe est la deuxième en termes d'importance après celle tenue en 2009 et a pour objectif « de consolider les partenariats en cours, élargir et approfondir la coopération et favoriser l'investissement », rapporte la CGEM. En effet, dans un contexte tendu de crise et au vu des mutations géopolitiques et géostratégiques accompagnant l'effet printemps arabe, la quête de nouveaux partenariats prend tout son poids. D'autant que les nouveaux gisements de croissance ont basculé vers le sud. Le Maroc, fort de sa situation géographique stratégique, représente plusieurs atouts en matière de prospection du marché africain. Aussi, outre les liens historiques, la consolidation des relations économiques bilatérales se veut de plus en plus insistante, face au vent de la libéralisation et à la multiplication des Accords de libre-échange. À noter enfin qu'un travail préparatoire, piloté par la CGEM et le Medef, a précédé la tenue de cette rencontre. « Des groupes de travail mixtes ont été constitués pour couvrir les principaux secteurs (off-shoring, tourisme, aéronautique, automobile, transport, énergie et infrastructures, agriculture et agro-industrie, logistique, partenariats public-privé, ressources humaines incluant formation et aspects sociaux…), en vue d'identifier leurs attentes », rapportent les organisateurs. Les principaux secteurs Offshoring En 2009, l'offshoring a représenté au Maroc un chiffre d'affaire de 5 ,5 milliards de dirhams. A l'horizon 2015, ce secteur devrait générer près de 20 milliards de dirhams. Un secteur porteur puisque le pays ambitionne de créer 100 000 emplois en 5 ans. Les centres d'appels représentent près de 80% des activités d'offshoring, le BPO (offshoring de tâches fonctionnelles) et l'ITO (offshoring de tâches informatiques) n'en représentaient que 20%. L'accent devra être mis sur ces deux volets les prochaines années. Tourisme Les arrivées touristiques ont augmenté de 0,6% à fin décembre 2011, atteignant plus de 9,3 millions de touristes, Cette année connaîtra une relance de l'activité touristique. Une relance dans laquelle le groupe français Accor compte bien se positionner, grâce à ces investissements, puisqu'une enveloppe de 1,4 milliards de dirhams a été alloué à ces futurs projets. Aéronautique Avant même l'application de l'Open Sky, le Maroc développait une industrie aéronautique grâce à de multiples partenariats entre les opérteurs marocains et leurs homologues français. L'un des groupes français ayant contribué à ce décollage est sans conteste Safran. Le groupe est présent au Maroc au travers de plusieurs de ses filiales. Aircelle Maroc, Labinal Maroc et Matis Aerospace. Transport / TGV L'un des plus grands projets de transport que le Maroc ait pu faire ces dernières années, est le projet de ligne à grande vitesse (TGV). Grâce à l'expertise française, dont notamment l'apport technique et matériel d'Alstom, le projet aura plusieurs avantages sur l'économie du Maroc. Il permettra de ramener la distance Tanger-Casablanca à 2h10 au lieu de 4h45 actuellement. Plus de 6 millions de passagers seront transportés dès la première année de mise en service en 2015. Equipements automobiles Le projet de Renault au Nord du pays vient d'entrer en service. Cet investissement colossal entrainera en son sillage nombre d'équipementiers étrangers et créera des milliers d'emplois. L'usine devra produire dans une première phase 170 000 véhicules par an. Dans une deuxième phase, ce volume devra atteindre les 400 000 véhicules. L'essentiel de la production sera destiné aux marchés émergents. Le site emploie près de 6 000 personnes de manière directe et 30 000 emplois indirects.