Le nouveau président sénégalais a du pain sur la planche. Après sa brillante victoire saluée par la communauté internationale, le nouvel homme fort du Sénégal, une fois aux commandes après son investiture, devra mettre les bouchées doubles pour ne pas décevoir son peuple. Les défis sont immenses et il faudra les relever. D'abord, il y a la composition de son gouvernement qui suscite déjà des interrogations compte tenu du soutien effectif obtenu de la part des douze candidats malheureux du premier tour. Comment va-t-il partager le butin pour ne pas faire des lésés ? Une question qui hante beaucoup de sénégalais au lendemain de cette élection, car après avoir appelé à l'unanimité leurs respectifs électorats à voter Macky Sall, il faudra bien s'attendre à une contrepartie. Toutefois, cela est loin d'être la préoccupation première du peuple sénégalais. Flambée des prix des denrées alimentaires, délestage récurrent, chômage et mauvaise gouvernance sont les premiers chantiers auxquels il faudra trouver solution pour redonner confiance aux Sénégalais. Et le nouveau chef d'Etat le sait très bien. Il a d'ores et déjà annoncé les couleurs en promettant une réduction considérable du train de vie de l'Etat et également du nombre de ministres qui composeront son gouvernement. Actuellement 37 sans compter les ministres délégués, le prochain n'en comptera que 25 au total. Une décision saluée par le peuple sénégalais. Cette mesure devrait donc permettre à l'Etat de faire des économies qui vont servir à la création d'emplois en vue de résorber le chômage des jeunes. Réduire le train de vie de l'Etat Concernant le délestage, le nouveau chef d'Etat compte diversifier les sources d'énergie en se focalisant de plus en plus sur les énergies renouvelables, selon son conseiller Luc Malick Sarr. Le mot d'ordre pour le nouveau pouvoir est clair : il faut remettre les Sénégalais au travail. Et la jeunesse sénégalaise peut déjà se réjouir car la création de 500 000 emplois est bien inscrite dans l'agenda des « urgences » de la nouvelle équipe. Pour la bonne gouvernance, Macky Sall, devra mener une lutte acharnée contre la corruption qui a pris des allures inquiétantes ces dernières années dans le pays. Un autre chantier attend également la nouvelle équipe. Il s'agit de l'accès à l'eau potable en milieu rural. Lors de sa campagne électorale, Macky Sall a promis de créer 10 000 emplois par la mise en place de centres d'agro-business dont le rôle sera d'aider et de former les paysans avec un investissement de près de 2 000 milliards de francs CFA (la monnaie locale), environ 3 milliards d'euros, pour enfin sortir le monde rural de sa léthargie. Il faudra également procéder à la relance de l'agriculture. Le Sénégal dispose de terres cultivables non exploitées et est contraint d'importer des produits tels que le riz et autres pour nourrir sa population. Préserver l'intégrité territoriale du Sénégal D'autres investissements sont aussi prévus. Ils se traduiront par la construction de six pôles de développement économique, par un fonds souverain doté de 250 milliards de francs CFA (380 millions d'euros) pour renforcer les moyens capitalistiques des entreprises et industries à haut potentiel (cimenterie, BTP, agro-industrie, télécoms, assurance et autres). En outre, le conflit de la Casamance représente de même un grand défi pour le nouveau pouvoir. Cette région du sud du Sénégal est menacée de scission compte tenu de la présence de rebelles, engagés dans un conflit sanglant avec l'armée sénégalaise depuis des années. Il devra donc s'atteler de façon à résoudre cette crise afin de préserver l'intégrité territoriale de son pays.