« Au début de l'année 2012, la demande intérieure continue de constituer le principal levier de la croissance économique nationale dans un contexte international toujours marqué par un ralentissement de la demande étrangère adressée au Maroc. », souligne d'emblée la Direction des études et prévisions financières (DEPF), dans sa dernière note de conjoncture. De ce fait, en ligne avec le renforcement des recettes de la TVA intérieure de 11,4 % à fin janvier 2012, la consommation des ménages se serait favorablement comportée. Elle tirerait profit de la maîtrise de l'inflation, en raison, notamment, du mécanisme de compensation qui a permis de neutraliser l'impact des cours internationaux encore élevés de certaines matières premières sur les prix intérieurs. Egalement, elle serait maintenue grâce à l'amélioration des revenus des ménages, en rapport, notamment, avec l'évolution positive de l'encours des crédits à la consommation (+11,5 % à fin janvier 2012 après +7,9 % un an auparavant) et des recettes des MRE (+1,7 %) en plus de l'effet positif des augmentations salariales entreprises dans le cadre du dialogue social. L'agriculture en peine Ceci-dit, les indicateurs conjoncturels disponibles attestent d'un bon départ de l'activité économique en 2012, selon la DEPF. Cette dernière relève que la campagne agricole 2011-2012, qui a avait bien commencé, reste caractérisée par une pénurie des précipitations. Toutefois, les dernières données publiées par le Centre royal de télédétection spatiale (CRTS), relatives à la dernière décade de février, révèlent que la partie ouest du pays au nord d'Essaouira, le Rif, l'extrême Est de la côte méditerranéenne et le Saïs, continuent de jouir d'une bonne couverture végétale. « Face à la situation du déficit pluviométrique, le gouvernement a mis au point un programme de soutien au secteur agricole, d'une enveloppe budgétaire de 1,53 milliard de dirhams, allouée principalement à la sauvegarde du cheptel dans les zones touchées », écrit la DEPF +25 % des ventes du ciment Au niveau du secteur secondaire, la consommation de l'énergie électrique s'est raffermie de 10 % à fin janvier 2012, couvrant une hausse de la consommation de la très haute, haute et moyenne tension de 11 % et de celle de la basse tension de 6 %. Les ventes de ciment, principal baromètre de l'activité du BTP, se sont renforcées de 25 %. Du côté de la branche minière, l'activité du groupe OCP s'est positivement comportée en 2011. En effet, la production de phosphate roche et celle de ses dérivés ont enregistré des hausses de 5,3 % et de 13,1 % respectivement par rapport à 2010. Faible évolution du tourisme S'agissant du secteur tertiaire, le tourisme reste marqué par une faible évolution. A fin 2011, les arrivées ont enregistré une faible progression de 0,6 % et les nuitées ont diminué de 6,4 %. Pour leur part, les activités des télécommunications se sont favorablement comportées, comme en témoigne l'augmentation du parc des abonnés à la téléphonie mobile et à Internet de 14,3 % et 70,4 % respectivement, compensant la baisse des abonnés à la téléphonie fixe de 4,9 %. Pour sa part, l'effort d'investissement se maintiendrait, en ligne avec le renforcement, à fin janvier 2012, de la valeur des importations des biens d'équipement industriel (+15 %) et de la hausse de l'encours des crédits à l'équipement (+3,8 %). Les recettes des investissements et prêts privés étrangers ont atteint 1,5 milliard de dirhams, en recul de 18,3 % en glissement annuel. Ces recettes sont constituées à hauteur de 80,4 % d'investissements directs étrangers (IDE). Le déficit budgétaire se creuse Tenant compte d'un solde excédentaire des comptes spéciaux du Trésor de 9,2 milliards de dirhams, la situation des charges et ressources du Trésor à fin janvier 2012 a dégagé un déficit budgétaire de 1,2 milliard de dirhams après 5,9 milliards de dirhams un an auparavant. Eu égard à la réduction du stock des arriérés de paiement de 3,7 milliards de dirhams par rapport à fin décembre 2011, le besoin de financement du Trésor s'est élevé à 4,9 milliards de dirhams. Ainsi, compte tenu d'un flux net extérieur négatif de 950 millions de dirhams, le Trésor a mobilisé 5,8 milliards de dirhams sur le marché intérieur pour combler son besoin de financement.