Le cabinet anglais Oxford Business Group (OBG) vient de livrer une analyse sur le secteur de l'immobilier en 2011 et son comportement au niveau des prix et des ventes. Ainsi, « comme le prouve la demande croissante de matériaux de construction, avec notamment une hausse spectaculaire de 25 % des ventes de ciment, le secteur marocain de l'immobilier continue d'afficher une croissance stable, due en grande partie à la priorité accordée à l'habitat social, un secteur où l'offre est constamment déficitaire et qui promet alors un développement continu ces prochaines années », estime OBG. L'immobilier résidentiel, quant à lui, conserve sa place de principal levier de croissance du secteur et représente 67 % de l'ensemble des ventes. En effet, « la majorité de l'activité immobilière s'effectue au bas de l'échelle socio économique et est constituée des logements abordables, ceux-ci représentant plus des deux tiers de l'ensemble de la demande sur le marché de l'immobilier résidentiel », tient à souligner le cabinet anglais qui rappelle, par ailleurs, que le déficit en logements du pays était évalué à environ 608 000 unités en 2011 et qu'on notait un manque flagrant de logements subventionnés par l'Etat, en partie exacerbé par la politique du Royaume visant à éliminer les bidonvilles et à reloger leurs résidents dans des logements décents. Par rapport au programme Villes sans bidonvilles qui a été lancé en 2004, « il touche maintenant 1,75 million de personnes et affiche déjà des résultats remarquables et est en bonne voie pour atteindre ses objectifs », déclarent les rédacteurs de l'analyse. En effet, depuis le lancement du programme, 400 000 personnes supplémentaires ont été ajoutées à la population ciblée par le gouvernement et, d'après le Ministère de l'Habitat, le taux de réalisation du projet serait de 70 %. 1,2 million de ménages ont été relogés ou attendent actuellement la fin de la construction de leur nouveau logement. Conséquence de cette politique, sur les 85 villes concernées par le programme VSB, 43 ont été déclarées sans bidonvilles. L'Oriental, meilleur élève Le taux d'avancement du projet dans les 42 villes restantes est de plus de 60 %. Casablanca, Marrakech, Kénitra, Rabat, Larache et Guercif font partie des 17 villes qui auront bientôt relogé tous les ménages ciblés dans de nouveaux logements. C'est dans la Région de l'Oriental, située au nord-est du Maroc, que le programme Villes sans bidonvilles a affiché les meilleurs résultats avec 83 % des familles ciblées qui ont été relogées et leurs baraques démolies. Le groupe immobilier Al Omrane-Oujda, sous la supervision du ministère de l'Habitat, a été l'un des principaux acteurs de l'éradication des bidonvilles dans la région. Le Fonds Fogarim L'un des principaux projets de l'entreprise concerne le pôle urbain de la ville d'Al Aroui, où une surface de 210 hectares sera consacrée à des logements sociaux. La construction de 36 000 unités de logement y est prévue, permettant de recevoir environ 180 000 habitants. « Un certain nombre de mécanismes financiers ont contribué à permettre la réalisation du projet gouvernemental de relogement des familles dans des appartements rénovés », souligne OBG. Le Fonds Fogarim, prêt au logement au profit des populations à revenu modeste garanti par l'Etat, en place depuis 2003, a permis à 81 000 personnes d'acquérir un logement. Parmi celles-ci, 15 200 ménages relogés dans le cadre du programme Villes sans bidonvilles. A fin 2011, l'encours des crédits accordés à ces familles atteignait 1,22 milliard de dirhams, soit environ 11 % du total de l'encours des crédits Fogarim distribués. Hausse des prix En 2011, les prix ont augmenté de 3,4 % par rapport aux chiffres de 2010 et le nombre d'unités résidentielles vendues sur le marché a enregistré une hausse de 13,6 %. En effet, les dernières statistiques publiées par la Bank Al-Maghrib pour le dernier trimestre 2011 font état d'un volume de transactions en hausse de 22,8 % dans le secteur de l'immobilier résidentiel. Une bonne performance qui est à attribuer à une augmentation des ventes d'appartements de haut et moyen standing et de villas. Les prix des villas ont enregistré, au dernier trimestre 2011, une hausse de 4,2 % en glissement annuel tandis que le volume des ventes avait augmenté de 11,3 %. Ce sont toutefois les ventes d'appartements qui dominent le secteur, représentant 61 % de l'ensemble des ventes. Les prix ont progressé de 5,2 % en glissement annuel tandis que le volume de transactions affichait une hausse de 25,7 %.