Le ministre marocain des Affaires étrangères Saâd Dine Otmani et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton ont entamé leurs entretiens dimanche à Rabat, dernière étape d'une tournée au Maghreb destinée à encourager les réformes démocratiques. Il s'agit du premier entretien officiel entre Clinton et un membre du gouvernement d'Abdelilah Benkirane, entré en fonction début janvier. Avant ses entretiens avec son homologue, qui devaient être suivis d'un déjeuner de travail, Clinton a rencontré le conseiller du roi Mohammed VI, Taieb Fassi Fihri. Venant d'Alger, Clinton clôture à Rabat une tournée dans les pays du Maghreb, commencée à Tunis où elle a participé à une réunion des pays “amis de la Syrie”. “Je viens de Tunisie et demain je serai au Maroc, mon message est le même: les peuples du Maghreb (…) ont besoin et méritent de pouvoir décider pour eux-mêmes”, a-t-elle déclaré. L'autonomie du Sahara selon Clinton Washington et Rabat entretiennent des relations politiques étroites. Les Etats-Unis soutiennent notamment une autonomie sous souveraineté marocaine dans le conflit vieux de plus de 35 ans au Sahara occidental. “Les Etats-Unis d'Amérique soutiennent les efforts visant à trouver une solution mutuellement acceptable à la question du Sahara. L'initiative d'autonomie est sérieuse, réaliste et crédible. Elle est de nature à permettre aux Saharaouis de gérer leurs affaires par eux-mêmes.” Hier, lors de son point de presse donné aux ministères des Affaires étrangères, Clinton a estimé que le Maroc dispose d'une place particulière pour les USA : il est le premier pays à l'avoir reconnu en 1777 et un partenaire exemplaire avec lequel les USA ont entretenu des relations économiques, des manœuvres militaires et une lutte accrue contre le terrorisme. La secrétaire d'Etat américaine a également émet le souhait de voir les deux pays Maroc et Algérie élargir leur coopération pour « le bien du Maghreb et de la sécurité ». Pour sa part, Saâd Dine El Otmani a annoncé l'intention du Maroc de renforcer ses relations avec les Etats-Unis par la mise en place d'un instrument de consultation politique bilatérale et régulière. Le ministre précise qu'il se déplacera bientôt à Washington pour accomplir cette mission. Les échanges économiques sont également sur la liste des priorités bilatérales. El Otmani déclare qu'au-delà du libre échange, il est, aujourd'hui question de séduire plus d'investisseurs américains. Sur le plan sécuritaire, El Otmani déclare que les deux parties se sont engagées à maintenir un échange d'expertise : « Nous voulons une stabilité à cette région pour le bien de ses peuples », affirme-t-il. Clinton a rappelé que la confiance accordée par Millénium Challenge au Maroc traduit l'excellence des affaires bilatérales. « Nous discutons avec le Maroc des modalités à mettre en œuvre pour attirer les investisseurs des deux pays ».