Le mercredi 22 février, Driss Benhima, PDG de la Royal Air Maroc a été reçu par la Commission des Finances, des Equipements, de la Planification et du Développement Régional de la Chambre des Conseillers. Objectif, s'enquérir de la situation sociale au sein de la compagnie, suite à la mise en œuvre du plan de restructuration dans le cadre du contrat-programme signé avec l'Etat en septembre 2011. D'ailleurs, Benhima a profité de cette occasion pour regretter que sa signature ne soit intervenue qu'en septembre 2011 et occasionné un an et demi de pertes supplémentaires et de retard sur la restructuration de la RAM. « Durant cette période difficile où la compagnie subissait de plein fouet toutes les difficultés conjoncturelles, la compagnie a fait l'objet de missions de contrôle par les divers instances de gouvernance que sont l'IGF, la DGI et la Cours des Comptes », a déclaré Benhima, qui a rappelé que la totalité des recommandations émises sont en phase de mise en œuvre et la plupart ont été prises en compte dans le Contrat-Programme signé. 95% de l'objectif atteint Par ailleurs, au niveau du volet social, le plan de restructuration sociale se déroule « avec un réel succès », selon un communiqué de la RAM, qui nous informe que 1 487 départs volontaires ont été enregistrés au 08 février 2012, soit 95 % de l'objectif des 1 560 salariés visés par le Contrat-Programme à l'horizon 2013. Les candidats au départ ont bénéficié de multiples dispositions avantageuses et de modalités adaptées et octroyées par la direction à ses partenaires sociaux, comme un accès à une retraite convenable dès 45 ans, un accès à la pension CNSS dès 55 ans, une prime de fin de carrière adossée à la prime de départ en retraite dès 50 ans et une mutuelle interne pour les plus de 45 ans. Egalement, des mesures d'accompagnement ont été mises en place afin de trouver des solutions adéquates pour chaque cas, notamment par la création d'un bureau de reconversion, doté d'un budget et offrant des mécanismes de soutien, d'orientation, d'aide à l'entrepreneuriat et de formation pour ceux qui le désirent. Dans le même sens, une convention a été signée avec la Fondation « Création d'entreprise » pour coacher et former les porteurs de projets de création d'entreprise aux frais de la compagnie. Pas d'impact sur l'exploitation de la RAM La compagnie aérienne nous apprend également que le plan de départs se déroule dans la sérénité et n'a pas causé de perturbation sur les opérations d'exploitation de RAM. Ainsi, les indicateurs de qualité de service se sont maintenus dans une tendance positive. La compagnie a atteint un taux de ponctualité de 76 % de novembre 2011 à janvier 2012, soit 15 points de plus que la même période précédente. De même, le taux d'incidents bagages s'est amélioré de 37 % passant de 19/1000 à 12/1000 pour les mois de novembre et décembre 2011. Batteries de mesures pour réduire les coûts Pour rappel, le contrat-programme préconise une restructuration profonde de la compagnie dans l'objectif de réaliser une économie de 1 milliard de dirhams par an sur les charges d'exploitation, afin de rétablir l'équilibre dès avril 2012 et pérenniser le développement de l'entreprise au-delà de 2013. Dans ce sens, la compagnie a mis en place une batterie de mesures dont les résultats préliminaires sont positifs sur la réduction des charges de la compagnie, en l'occurrence, la refonte du réseau et recentrage de la RAM autour du Hub de Casablanca, ainsi que le retrait des avions dont le coût de maintenance très élevé pèse lourdement sur les charges (10 avions). A été opéré également, un recentrage sur les activités propres de la compagnie et cession des actifs non stratégiques, la rationalisation de l'organigramme et la réduction du nombre de directions, et enfin la mise en œuvre d'un plan social pour réduire les effectifs et améliorer la productivité. Les trois anachronismes hérités La réflexion menée ces dernières années au sein de la compagnie sur les problématiques liées au facteur humain a fait ressortir trois déficiences majeurs héritées du temps où la compagnie jouissait d'un monopole. Le 1er anachronisme réside dans le maintien d'un système de formation interne complexe et coûteux, couvrant la totalité des métiers du transport aérien, en dépit de la multiplication des offres et solutions de formations agrées disponibles sur le marché à des conditions de qualité et de coûts avantageuses. Le 2e se retrouve dans les niveaux élevés des salaires de certaines catégories du personnel par rapport au marché du travail national et dont l'impact négatif rend les prestations de service de la RAM non compétitives par rapport à la concurrence et surtout aux compagnies à bas coûts. Enfin, le dernier anachronisme se présente sous forme de sureffectifs liés d'une part à la baisse de la productivité due, en partie, à la mise en place de mécanismes et outils modernes de gestion et d'exploitation tels que la vente par internet, et d'autre part, la réalisation d'activités non stratégiques et a très faible valeur ajoutée par du personnel au statut RAM.