Qui peut arrêter Victoria Azarenka ? En 2012, elles sont quatorze à avoir essayé. Quatorze sans succès. Depuis le début de l'année, la jeune Biélorusse de 22 ans est tout simplement un ton au-dessus de la concurrence. A Doha, la protégée du coach français Sam Sumyk a remporté son troisième tournoi de l'année après Sydney et surtout l'Open d'Australie. En martyrisant Samantha Stosur en finale, elle a décroché sa 17eme victoire de rang, sa treizième en deux sets. Il faut remonter à 2008 pour voir une joueuse connaître un départ aussi tonitruant. Maria Sharapova avait alors remporté 18 succès d'affilée avant de perdre son premier match. Et c'est avec 1580 points d'avance sur la Russe que la meilleure joueuse biélorusse de l'histoire entame ce lundi sa quatrième semaine à la tête du classement mondial. Passage à vide Victoria Azarenka semble elle-même avoir du mal à croire à sa réussite actuelle : « C'est incroyable. Je n'arrive pas croire que j'ai réussi à jouer ce tennis. Je suis très fière de cette victoire », confiait-elle après son succès à Doha. Une réaction presque logique pour une joueuse qui a songé à arrêter le tennis il y a tout juste un an après son élimination dès la premier tour, du tournoi de Qatar. Devenue pro en 2005 entrée dans le Top 100 en 2006, dans le Top 30 en 2007 et dans le Top 10 en 2009 après son premier succès à Brisbane, Azarenka a en effet connu un gros passage à vide début 2011 qui a bien failli avoir raison de sa carrière. Mais après s'être reprise, elle termine l'année en trombe avec une finale du Masters d'Istanbul perdue face à Petra Kvitova et un statut de n°3 mondiale. La fin d'une « anomalie » Azarenka semble aujourd'hui porter l'espoir d'un vent nouveau sur un tennis féminin qui en a tant besoin. Car entre les retours plus ou moins réussis des Belges Kim Clijsters et Justine Henin, les envies d'ailleurs des sœurs Williams, les défaillances chroniques de Maria Sharapova, le tennis féminin souffrait ces dernières années de l'absence d'une réelle patronne en comparaison avec les hommes où Novak Djokovic domine désormais tout en restant sous l'étroite surveillance de Rafael Nadal et de Roger Federer. Depuis la fin du règne de Serena Williams en 2010, le circuit WTA était en effet dominé par « l'illégitime » Caroline Wozniacki, arrivée au sommet sans avoir remporté le moindre titre majeur. Une « anomalie » qui a pris fin depuis le succès de la Biélorusse à Melbourne. M.B. ( Avec agences)