La Mercedes-Benz 300 SL fait sa première apparition en 1954 au Salon de New York. Celle-ci se présente comme un coupé avec les mêmes surprenantes « portes papillon » que son aînée la W198. Le modèle 300 SL est également célèbre pour être la première Mercedes équipée de l'injection d'essence. « 300 » indique que le moteur possède une cylindrée de trois litres. La terminologie SL signifie Sport Leicht (sport allégée). Portes papillon Mais l'histoire de la 300 SL débute en 1952 suite à la victoire de Mercedes-Benz W198 à la carrera Panamericana. Le très actif concessionnaire américain multi- marques Max Hoffman va trouver les dirigeants de Mercedes-Benz pour les convaincre de réaliser une version route de la W194. Sûr de son fait, il commande les 1 000 premiers exemplaires et livre même un important acompte. Le coupé est doté de portes papillon, solution technique adoptée à cause du châssis tubulaire et du seuil élevé de la porte. Mais ces portes papillon ont le fâcheux désagrément de déverser l'eau de pluie sur la tête des occupants lors de leur ouverture. De son coté, l'entrée et la sortie de la voiture requierent un peu de gymnastique, obligeant à glisser ou s'asseoir d'abord sur le seuil. Le moteur, incliné à 50º à gauche pour cause de capot bas, est un 3 litres six-cylindres en ligne, avec un système d'injection Bosch qui double largement la puissance. De 115 chevaux en version carburateur, le moteur passe ainsi à 240 chevaux à 6 100 tr/min. Ce nouveau système, basé sur certains brevets Citroën concernant la turbulence en fin de compression, permet une vitesse théorique de 235 km/h, la transformant en l'automobile la plus rapide du monde de l'époque et en quelque sorte le premier « Supercar ». 80% de la production fut vendue aux Etats-Uunis, ce qui participa solidement dans ce pays à donner à Mercedes-Benz une image de voiture sportive et même sexy. Elle était construite en acier à l'exception du capot, des portes et du coffre qui étaient en aluminium. Mais, il était possible de commander une carrosserie tout en aluminium qui permettait d'alléger le véhicule de 80 kg pour un prix plus élevé (seulement 29 exemplaires furent ainsi produits en 1955 (26 ex.) et 1956 (3 ex.)). Par sa production limitée et sa rareté, la valeur de ces voitures en aluminium est aujourd'hui estimée à 20 millions d'euros, ce qui fait de la Mercedes SL 300 la voiture de collection la plus chère de l'histoire de l'automobile.