Le trafic de conteneurs soutenu par la reprise des marchés développés est en voie de récupération. Après avoir investi pour développer l'infrastructure des ports, la région MENA conforte sa position en tant que centre de transbordement sur le commerce Asie-Europe. Selon une récente étude du Crédit Suisse, les contraintes de capacité vont probablement réapparaître au fur et à mesure que le débit augmente. Il est prévu que ce dernier progresse de 5,5% dans le monde à la période 2009-2017, soit 3,2 fois plus vite que la capacité, prédit le rapport. Toutefois, la croissance du trafic de conteneurs, qui s'explique par l'amélioration du PIB mondial, tend à être largement affectée par les mesures protectionnistes dans les périodes de récession ainsi que l'ouverture au cours des années d'expansion. «Nous pensons que le principal changement, au cours des 60 dernières années, est l'émergence de l'Asie comme plaque tournante du commerce mondial. Le commerce international est maintenant grandement conteneurisé. Bien que ce processus soit considéré, par les experts du secteur, comme ayant atteint la maturité à 80% des volumes, nous pensons qu'il y a encore des possibilités d'expansion dans les marchés émergents», indique le rapport. A ce titre, le document cite le cas du Maroc qui viendra renforcer et consolider sa position dans le trafic des conteneurs au niveau mondial : «L'Afrique est la seule sous-région dans le monde où nous nous attendons à un accroissement de la capacité du débit. Et les privatisations seront le principal moteur des investissements portuaires, en particulier par les opérateurs mondiaux à la recherche de plateformes de transbordement tels que Tanger Med». «Les privatisations seront le principal moteur des investissements portuaires, en particulier par les opérateurs mondiaux à la recherche de plateformes de transbordement tels que Tanger Med». Par ailleurs, selon le rapport, les données macroéconomiques montrent qu'actuellement, le niveau des stocks est élevé dans la reconstruction de la croissance du PIB, ce qui affecte directement les volumes de conteneurs échangés. Les analystes du Crédit Suisse estiment qu'ils vont diminuer à moins de 1% au troisième trimestre 2010. Côté perspectives, il semble qu'à long terme la croissance sera assez modérée. «A notre avis, les experts de l'industrie comptent sur une reprise beaucoup plus mesurée que celle qui aurait traditionnellement eu lieu avec le schéma du passé», note le Crédit Suisse. Le rapport fait également valoir que les différences sur les marchés mondiaux émergents régionaux sont élevées. Les auteurs du document ajoutent que «le commerce de marchandises conteneurisées a, depuis quelque temps, été sensiblement commuté vers l'Asie. La Chine est devenue le numéro un mondial avec 26,5% des volumes conteneurisés par jour». Au cours d'une année de reprise des volumes prévus, les différences régionales sont censées être plus grandes en 2010 qu'en 2009 dans les marchés émergents, en fonction des volumes de conteneurs, allant d'une baisse continue de 7,7% en Europe de l'Est, à une croissance de 5,7% dans la sous-région d'Extrême-Orient. Par ailleurs, le taux de fret a fortement rebondi, en particulier en Europe et en Méditerranée avec quelques lignes de retour au sommet de leurs tarifs au début de 2008. Concernant la région MENA, bien que les exploitants des ports y voient une grande opportunité en termes de demande, un grave manque d'infrastructures freine le potentiel à court terme.