Après avoir réalisé une première avancée en 2011, l'UNIM revient à la charge pour obtenir gain de cause concernant les deux points restants de leur dossier revendicatif. Ils organisent aujourd'hui, mardi 24 janvier, un sit-in à Rabat. Les ingénieurs du secteur public réinvestissent le terrain de la protestation. Ils ont décidé d'observer ce mardi 24 janvier un sit-in devant le siège du Haut commissariat aux Eaux et Forêts à l'appel de L'UNIM (Union nationale des ingénieurs marocains). Leur mot d'ordre : la mobilisation massive. « Rendons justice à notre organisation UNIM militante depuis 1971. Arrêtons les injustices envers nos ingénieurs, manifestons notre colère et notre refus. Marquons notre présence pour crier haut et fort: les ingénieurs sont là…basta », lit-on sur le communiqué de ces ingénieurs exerçant dans les administrations publiques, les collectivités locales et les établissements à caractère administratif. La décision a été prise par la commission administrative lors de sa dernière réunion tenue le 7 janvier dernier à Rabat. Les protestataires dénoncent de nouveau dans leur communiqué le limogeage de leur président Abdellah Saaidi, démis de ses fonctions par le Haut commissaire aux Eaux et Forêts et réclament son réhabilitation. « Le président de l'UNIM a été démis de ses fonctions de directeur régional de manière injuste. C'était suite à l'organisation de la grève les 24 et 25 juin 2010. Nous avons déjà rencontré le haut commissaire aux Eaux et Forêts. UN PV a été établi le 10 novembre 2010. Le Haut commissaire nous a promis de nommer Abdellah Saaidi au poste d'Ingénieur général. Il y avait 10 postes d'ingénieurs généraux. Cependant, il n'a pas tenu ses promesses. Pour nous, ce limogeage touche à l'UNIM et à nos droits constitutionnels. Nous exigeons que justice soit faite », revendique Morad Elghazali, membre du bureau de l'UNIM. L'organisation a décidé ainsi de saisir le chef du gouvernement par écrit pour l'informer de cette affaire qui dure près d'une année et demie et dont les « conséquences se répercutent sur l'organisation de l'UNIM », déplore ce professionnel. « Nous demanderons une audience avec le chef du gouvernement pour discuter de cette affaire afin d' y trouver une solution », annonce l'UNIM dans son communiqué. Contacté par la rédaction à maintes reprises pour avoir sa version des faits, le Haut commissaire aux Eaux et Forêts Abdeladim Lhafi est resté injoignable. Par ailleurs, les ingénieurs visent, à travers cette manifestation de protestation, la relance leur dossier revendicatif. Certes, leur principale revendication relative à un nouveau statut a été satisfaite après un long mouvement de protestation jalonné de sit-in et de grèves. Un accord a été signé le 28 juin 2011 entre l'UNIM et le gouvernement. Des points en suspens Le texte a été même publié dans le BO. Cependant, deux autres points essentiels aux yeux des ingénieurs demeurent en suspens. Il s'agit de l'amélioration de la formation initiale des ingénieurs et la création d'un Ordre des ingénieurs. «Notre dossier revendicatif comprend trois points essentiels. Le premier est relatif au statut. A ce sujet, nous avons obtenu gain de cause. C'est une avancée pour nous. Le deuxième volet a trait à la formation initiale des ingénieurs. Nous avons remarqué une dégradation de cette formation. L'initiative gouvernementale de former 10 000 ingénieurs par an n'a pas été accompagnée de mesures permettant d'atteindre cet objectif tout en préservant la qualité de la formation. Il y a un manque d'infrastructures de logistiques et d'enseignants. Nous dénonçons cette situation et exigeons des mesures urgentes pour corriger ce constat », poursuit Morad Elghazali. Et de poursuivre : « Enfin, notre troisième revendication concerne la création d'un Ordre national des ingénieurs qui veille à l'exercice de la profession. Actuellement, n'importe qui peut ouvrir un bureau d'études et d'ingénierie sans avoir même un diplôme d'ingénieur. C'est une aberration ! En outre, nous avons actuellement deux petits ordres, le premier est l'Ordre national des architectes et le deuxième est celui des topographes. Nous, nous voulons un seul ordre qui réunit tous les ingénieurs à l'instar des autres pays arabes comme le Liban. Ces deux derniers points n'ont pas été discuté avec le gouvernement Abbas El Fassi car il n'y avait pas de temps. Le mandat gouvernemental allait bientôt toucher à sa fin. Nous avons décidé donc de reporter les négociations plus tard après la constitution du nouveau gouvernement ». Les ingénieurs reviennent donc à la charge pour faire valoir leurs droits et faire entendre leurs voix. Le sit-in de mardi n'est qu'une première action de protestation. D'autres suivront. Les ingénieurs discuteront des prochaines actions à mener lors de leur prochain congrès qui se tiendra les 20, 21 et 22 avril à Bouznika.