Les ingénieurs enrôlés sous la bannière de l'Union nationale des ingénieurs marocains observent, aujourd'hui, une grève nationale dans tous les secteurs. L'Union nationale des ingénieurs marocains (UNIM) a appelé à une grève nationale, ce jeudi, dans les administrations publiques, les collectivités locales, le secteur semi-public et le privé. Cette grève sera marquée par deux sit-in, un devant le ministère des Finances et un deuxième devant le Haut commissariat aux eaux et forêts pour protester contre les sanctions qui ont touché le président de l'UNIM Abdallah Saaïdi après le succès de la grève de 48 heures les 23 et 24 juin à l'échelle de tout le pays. La commission administrative de l'UNIM a décidé aussi à l'issue de sa réunion du 23 octobre dernier, de mener une grève de 48 heures les 14 et 15 décembre et un sit-in devant le Parlement. Cet énième mot d'ordre de grève nationale des ingénieurs, intervient, selon l'UNIM, après «le refus du gouvernement de répondre favorablement aux propositions de l'UNIM présentées dans un cahier revendicatif depuis deux ans au gouvernement». Pour rappel, le dossier du limogeage du président de l'UNIM s'est ajouté, depuis le mois de septembre, aux points de discorde avec le gouvernement. Le 22 juin dernier, le Haut commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, avait démis Abdellah Saaïdi, de ses fonctions à la tête de la Direction régionale de Chrarda Beni Hssen. Selon Abdallah Saaïdi président de l'UNIM: «On a entrepris trois rounds de négociations avec le gouvernement. Lors de la dernier reunion le gouvernement nous a fait une proposition qu'on considère comme une régression des acquis de ingénieurs depuis 1985». Le dossier épineux des ingénieurs s'enlise, depuis deux ans, vu le nombre de grèves enregistrées depuis le mois de mai dernier. «L'UNIM dénonce, la détérioration du pouvoir d'achat des ingénieurs, due à la hausse des prix, la stagnation des salaires et l'absence de promotions internes», peut-on lire dans un communiqué publié mardi par l'UNIM. La grogne des ingénieurs ne trouve pas son origine dans les salaires jugés très bas par rapport à d'autres catégories de cadres. Mais le statut des ingénieurs au Maroc est compliqué et le passage d'un grade à un autre et d'une échelle à une autre obéit à un quota stable. «Si le malaise persiste au sein des ingénieurs, l'encadrement des grands chantiers ouverts au Maroc est menacé car ce sont les ingénieurs du secteur public qui gèrent la majoré des grands projets ouverts dans le royaume», a déclaré un membre du Bureau national de l'UNIM.