Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) entame l'année 2012 en force en parachevant, notamment sa structuration régionale. Pour cela, le conseil fait escale lundi à Ouarzazate,Errachidia et Agadir. Objectif, généraliser, tout en adaptant au contexte, la culture des droits de l'Homme. Détails. Après une première étape, le 9 janvier, à Béni-Mellal,Khouribga et Al-Hoceima-Nador, puis le 10 janvier à Marrakech et Oujda-Figuig, suivie le 17 janvier par Casablanca-Settat, le tour, lundi dernier, était aux régions d'Ouarzazate, Errachidia et Agadir de se voir doter de commissions régionales du CNDH (Conseil national des droits de l'Homme). Dans un communiqué de cette instance, nous apprenons que Mohamed Essabbar (secrétaire général du Conseil, ndlr) devait présider la cérémonie d'installation des membres de la commission régionale des droits de l'Homme dans la capitale du Souss. Cette rencontre était l'occasion de présenter un exposé sur les missions et les prérogatives des commissions régionales des droits de l'Homme et de faire le point sur les plaintes reçues relatives aux allégations de violations des droits de l'Homme. Pour Mohamed Charef, président de la commission régionale d'Agadir, « il faut instaurer une fois pour toutes la culture des droits de l'Homme au Maroc. Et celle-ci passe d'abord par la mise en place de structures dédiées dans chaque région du pays ». Sensibiliser pour responsabiliser Les commissions régionales ont pratiquement tous le même objectif : être au plus près de la population. Mais ce n'est pas tout. « Il faudra développer cette culture des droits de l'Homme en assimilant le sens de respect de l'autre ». Des formations sont notamment en cours de préparation pour sensibiliser les populations de chaque région quant à la notion des droits humains, explique Mohamed Charef. Les commissions régionales se veulent notamment un observatoire qui veillera au respect des droits de l'Homme. « Nous allons appliquer sur le terrain la politique du CNDH en développant la coopération citoyenne de tous ceux qui veulent travailler et participer à ce noble combat avec nous. La sensibilisation est une première étape. Suivra l'étape de la création d'un espace de discussion dont l'objectif sera de responsabiliser chaque personne sur ses droits et ses obligations », clarifie Charef. Concernant les plaintes récurrentes que reçoivent les commissions et qui sont relatives aux droits de l'Homme, Charef estime qu' « il est encore trop tôt pour faire un bilan. Mais, ceci dit, toutes les commissions régionales du CNDH comptent instaurer des observatoires, avec rapports, études, évaluations et suivi. D'ailleurs, il y a déjà une étude en cours sur la violence à l'école. Une fois achevées, toutes nos études et remarques seront publiées et partagées par le grand public », nous révèle le président de la commission régionale d'Agadir. Impliquer plus d'acteurs sociaux A la lumière de la nouvelle Constitution, le CNDH se dit optimiste quant à la sauvegarde et préservation des droits humains. Mais chaque région devra traiter les questions des droits de l'Homme à sa manière. Là encore, il est question de spécificités propres à l'histoire et au présent de chaque région. « Nous organiserons des réunions pour axer notre feuille de route sur les priorités des citoyens. Nous devons à moyen terme créer des ateliers de réflexion et publier des rapports afin de faire connaître les violations constatées dans chaque région du Maroc. C'est bien de prôner la défense des droits de l'Homme, mais c'est encore mieux si nous nous focalisons sur chaque préoccupation, propre à la région où nous nous trouvons : les problèmes de la pollution, les personnes âgées marginalisées, les handicapés non-insérés, le chômage, les licenciements abusifs, les violences en tous genres… En somme, il nous faudrait sortir avec des décisions appropriées à la réalité et au contexte ». Mais, quelle que soit l'ambition, cette dernière connaît des freins. « Financièrement, le problème n'est pas encore sérieux. Nous avons des membres vraiment impliqués mais la perfection n'est pas de ce monde. Les tables rondes c'est bien, mais un peu plus de volonté et moins d'ego, c'est mieux. », conclut Mohamed Charef. Une autre commission sera installée jeudi à Tanger. Aucune date, par contre, n'a encore été communiquée pour celle de Rabat-Kénitra. Il est à noter que la porte reste ouverte pour toute proposition ou adhésion afin d'instaurer chez tous les Marocains un comportement régi par l'esprit des lois et des droits humains.