Le réalisateur Brahim Chkiri, réalisateur é à signer des opus à succès pour la petite lucarne, a réalisé un premier long-métrage, La Route vers Kaboul, une comédie qui a conquis le public tangérois lors, de sa présentation en compétition officielle. Le premier long-métrage du réalisateur Brahim Chkiri, La Route vers Kaboul, sortira en salles en mars prochain. Comment est née l'idée de La Route vers Kaboul ? Elle a, dans un premier temps, germé dans l'esprit de mon oncle, Lahcen Chkiri, grand comédien connu dans le sud marocain, à qui j'ai dédié ce film. J'aime particulièrement cette région, à laquelle je suis très attaché, et où j'ai commencé à réaliser mes premiers films à un niveau local. J'ai peu à peu développé l'idée de départ de mon oncle. Nous avons coécrit le scénario de ce premier long-métrage, avec des scénaristes marocains et belges. C'était important pour vous de situer cette comédie d'aventures dans le sud marocain ? Oui. La Route vers Kaboul a été, de plus, tournée à Tata, une zone totalement vierge de tout tournage et dépourvue d'infrastructures techniques. Nous avons tourné à plus de 50° à l'ombre, et il n'y a pas d'ombre! C'était un tournage très éprouvant. Combien de temps a duré ce tournage ? Vingt-six jours. Je suis habitué à travailler dans l'urgence, j'ai réalisé énormément de projets destinés à la télévision, depuis plusieurs années. Dans ce métier, il faut faire de nombreuses choses à la fois, si l'on veut qu'un des projets en cours puisse aboutir. Et c'est aussi pour ces raisons que je tourne beaucoup. Comment êtes-vous passé à la réalisation ? En commençant à tourner dans la région du sud. Wash, Tiwergha, figurent parmi ma filmographie. A également suivi, Tazit, avec la célèbre comédienne Fatima Baden, qui a plus de 60 films à son actif. C'est une œuvre qui évoque la résistance de 1917, contre l'armée française : je reste très fidèle au cinéma berbère, comme Yassine Fennane et Hicham Ayouch, nous avons débutés ensemble dans le cadre de films réalisés pour la Film Industry. C'est le cinéma berbère qui m'a donné ma chance.Que vous a inspiré la présentation de La Route vers Kaboul au Festival national du film de Tanger? Le public a été très réactif et a lancé des remerciements à la fin de la projection …C'est la première fois, que ce film est présenté au public, j'en suis très heureux. Je m'inscris de plus, dans un mouvement cinématographique national, quelque peu différent du cinéma officiel, ce que les Américains désignent par l'entertainment, à savoir, des films destinés au grand public et répondant à des exigences techniques et artistiques. Et je suis convaincu que c'est un film qui trouvera sa place parmi le marché du cinéma local. Une sortie nationale est-elle prévue ? Oui, elle se déroulera en mars prochain, au Mégarama de Casablanca. Je lui souhaite de trouver son public. Une fois, un film fini, il ne m'appartient plus. C'est le public qui m'intéresse, et il faut continuer à trouver de futurs angles d'attaque. Etes-vous actuellement en projet ? Je tourne en ce moment un film qui se situe en trois parties. La thématique est l'héroïque fantaisie, c'est un film de genre, qui se passe dans le monde arabe : les personnages, du coup, sont des elfes. Il se déroule dans le sud, cette fois dans la région d'Oukaïmeden ; j'aime les endroits extrêmes, celui-ci est incroyablement beau ; les films doivent dégager une esthétique hors pair. Qu'est-ce qui vous touche encore dans la vie ? Les gens ne me touchent pas, ce sont au contraire les situations qui me touchent. Celles qui vont éclore suite aux préjugés, car nous avons tous, inconsciemment et consciemment, des préjugés. Les conflits, les faits historiques, les traces du passé m'interpellent. Je pense au massacre de la Saint-Barthélémy, la Guerre de Cent-Ans, la disparition des Mayas et des Indiens, à l'arrivée des Espagnols sur leurs terres…Comme les faits actuels dont traitent La Route vers Kaboul…Oui, l'immigration clandestine, le règne des talibans, la présence américaine en Afghanistan, pour moi, tout ceci évoque également une vaste comédie qui ne sera sans doute plus qu'un point infime de l'Histoire dans deux cents ans.