Mustapha Abdeljalil, le nouveau président libyen, annonce son intention de revoir la cartographie des investissements à l'étranger. Le Maroc pourrait aussi faire l'objet d'une révision à la baisse. A peine installé à la tête du pouvoir, voilà que Mustapha Abdeljalil, nouveau président de la Libye, annonce son intention de rompre catégoriquement avec l'ère de son prédécesseur et les intérêts géoéconomiques et géostratégiques qui vont avec. Il a assuré, comme l'ont rapporté bon nombre de médias étrangers, qu'il compte dans les prochains mois revoir la cartographie des investissements libyens à l'étranger. C'est à dire soit à la hausse, soit à la baisse suivant les nouvelles cartes du jeu. Au Maroc, bien sûr, les Fonds d'investissements libyens placés sont entachés par l'empreinte de la famille Khaddafi, bien que le ministère des Affaires étrangères ait décrété l'année dernière le gel des avoirs libyens. Ce qui porte à croire qu'il y a de fortes probabilités pour que le nouveau leader révise à la baisse la totalité des investissements réalisés au Maroc, essentiellement dans le domaine du tourisme, l'énergie ou encore l'Immobilier. Ces probabilités se trouvent corroborées par la décision récente du Conseil national de transition (CNT) d'imposer un visa d'entrée aux Marocains. À noter par ailleurs que le CNT a annulé le régime des visas pour les citoyens Tunisiens et Turcs. À cela vient s'ajouter l'absence du conseil d'affaires Maroc-Libye au sein de la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Autant de signes annonciateurs révélant que le tissage de nouveaux liens politico-économiques n'est pas une mince affaire pour la diplomatie marocaine. Aucun chiffre exact Ce constat est d'autant plus vrai que Mustapha Abdeljalil a précisé que les alliés économiques du temps de l'ancien guide de la révolution ne seront pas forcément les mêmes dans cette période charnière de l'histoire de son pays. À noter qu'aucun chiffre exact informant sur le vrai volume des IDE émanant de la Libye n'est disponible. Des sources officieuses parlent d'un total dépassant le milliard de dirhams, via deux fonds : le Libya Africa Investment Portfolio et la Libyan Foreign Investment Company (Lafico), filiale du fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA).À titre d'exemple, à lui seul, le Kenzi Tower Hotel a coûté aux Libyens la bagatelle de 880 millions de dirhams. Sans parler de l'opération de rachat de Mobil Maroc par Oilibya. Les chiffres de l'Office des changes laissent dégager des recettes des IDE libyens au Maroc de l'ordre de 9,2 millions de dirhams en 2010 contre 12,1 en 2009 et près de 240 millions de dirhams en 2008. S'agissant du premier semestre de 2011, aucune opération n'a été enregistrée avec ce pays, souligne l'Office des changes. s.b.