Les propos tenus samedi par le Premier ministre Ahmed Ouyahia trahissent son ambition présidentielle pour 2014, estime ce lundi la presse algérienne. Les déclarations faites samedi par le Premier ministre Ahmed Ouyahia ne manquent pas d'être commentées ce lundi dans la presse algérienne. Bien qu'il ait déclaré qu'il était « trop tôt pour en parler », le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, a l'ambition de briguer un mandat présidentiel en 2014, estiment plusieurs journaux. L'Expression titre ainsi « Ahmed Ouyahia à propos de la présidentielle 2014 : pourquoi pas moi ? ». Prise de distance avec Bouteflika « Tout laisse croire que le secrétaire général du RND y pense sérieusement. Le ton, sa manière de communiquer sur la succession à la présidence de la République, donne l'air d'être soigneusement réfléchi qu'il n'y a pas l'ombre d'un doute que l'homme songe à la magistrature suprême », écrit Said Rabia dans l'édito d'El Watan de ce lundi. Pour preuve de cette ambition, la presse met en avance sa prise de distance avec le président Abdelaziz Bouteflika. « Pensez-vous qu'un quatrième mandat rendra service à l'Algérie ? », a-t-il lancé lors de la conférence de presse de samedi. Dans la lignée de son parti, qui vient de se prononcer pour la limitation de mandats présidentiels à deux seulement, Ahmed Ouyahia a laissé entendre qu'une autre personnalité que Bouteflika s'imposait à la prochaine élection. Ouyahia sur la Turquie et la France A cette même conférence de presse, le premier ministre avait appelé Ankara à ne pas faire de l'Histoire de l'Algérie un « fonds de commerce » à des fins politiques domestiques. Le Premier ministre s'exprimait en réponse à une question sur les déclarations de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui avait accusé en décembre la France d'avoir perpétré un génocide en Algérie. Ses propos ont été vivement critiqués par le parti islamiste tunisien Ennahda, qui a accusé Ahmed Ouyahia de fuir « ses responsabilités l'obligeant à protéger la mémoire collective des Algériens ». Le parti islamiste dit, également, voir dans les déclarations du Premier ministre une sorte de soutien à la France qui refuse toujours de reconnaître ses crimes commis en Algérie durant la période coloniale. Les déclarations du Premier ministre viennent en contradiction de la position exprimée par le Front de libération nationale (FLN), aujourd'hui allié du RND au sein de la coalition au pouvoir. En effet, le FLN avait jugé que Erdogan n'avait fait qu'exprimer une « exigence historique » de l'Algérie. Manifestations de chômeurs Quelques centaines de chômeurs ont manifesté dimanche dans trois villes pétrolières d'Algérie pour réclamer des emplois. Des chômeurs de Skikda (510 km à l'est d'Alger), Ouargla (sud) et Laghouat (sud) se sont rassemblés devant les préfectures de chacune de ces villes, pour protester contre le recours à l'embauche extérieure des sociétés algériennes. Les organisateurs du sit-in ont notamment exigé une enquête indépendante sur les dépassements, la corruption et les passe-droits à l'ANEM (Agence nationale de l'emploi).