Mohamed Yessef, le secrétaire général du Conseil supérieur des ouléma, serait-il sur le départ? Des informations émanant des gardiens du temple de la religion, s'en sont fait l'écho. Même le nom de son éventuel successeur est donné. C'est en effet Ahmed Ramzi, ministre des Habous et des affaires islamiques du temps de feu Hassan II, précisément du 10 cctobre 1977 au 5 novembre 1981, qui serait pressenti. Les raisons de cet éventuel changement, toujours selon les mêmes sources, sont liées à l'Etat de santé de l'homme et à «certaines défaillances enregistrées» dans le fonctionnement de ce Conseil supérieur des ouléma. Concernant la première raison, «l'absence de Mohamed Yessef est un fait. Des cadres de ce conseil s'en sont d'ailleurs plaints. De facto, le conseil travaille sans secrétaire général», déclare Mohamed Darif. Sur son possible successeur, l'islamologue se montre très prudent : «Ahmed Ramzi est un homme qui, depuis son départ du ministère, vit dans l'ombre. A cela s'ajoute la question de l'âge. Reste à savoir s'ils veulent d'un homme âgé à la tête du Conseil supérieur des ouléma? Sachant qu'ils l'ont déjà fait avec M'Hammed Laraki, le Wali de Diwan Al Madalim ou tout récemment avec le ministre de la Justice, Mohamed Naciri». « S'il y a effectivement départ, sans être justifié par des raisons de santé, ce serait alors un message adressé à Ahmed Taoufiq». Sur les éventuelles défaillances qui pourraient justifier le départ de Mohamed Yessef, l'universitaire assure que le secrétaire général du Conseil des oulémas travaillait «sous la tutelle directe d'Ahmed Taoufiq, le ministre des Habous et des affaires islamiques. Et s'il y a effectivement départ, sans être justifié par des raisons de santé, ce serait alors un message adressé à Taoufiq et notamment à son esprit hégémonique tendant à marginaliser les autres». Et de citer comme exemple Ahmed Abbadi, l'actuel président de la Rabita Mohammedia des Ouléma. «Le ministre Taoufiq essuie des critiques de la part de plusieurs parties. Il n'est même pas épargné par ses anciens amis au sein de la zaouïa Boutchichia. Le drame de la mosquée Bab Bardiyyine de Meknès n'a fait d'ailleurs qu'amplifier les choses», conclut l'islamologue.