Le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, a annoncé, mercredi soir, qu'une série de mesures seront prises sur les plan financier, économique et social, pour permettre au nouveau gouvernement de mener à bien ses programmes prioritaires. Le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, a choisi pour sa première sortie médiatique une chaîne française, France 24. Lors de son interview, le ministre a présenté son plan d'action et expliqué plusieurs mesures urgentes qui, pour lui, ont pour objectif de «maîtriser le déficit public, assurer un meilleur ciblage des politiques publiques et de développer de nouvelles formes de financement, à travers des partenariats public-privé, notamment dans les domaines sociaux de l'éducation et de la santé». Grosso modo, il s'agira de trois grands chantiers que son département s'attellera à réaliser, afin de résorber le chômage des jeunes diplômés, qui figure parmi les plus grands défis de ce nouveau gouvernement. Pour le ministre, il faut renforcer la croissance, en particulier celle endogène, en développant l'investissement et en améliorant le climat des affaires et l'attractivité du Maroc. Un volet que l'ancien ministre délégué chargé des affaires économiques et générales maîtrise, puisque ce dernier a été derrière la création du comité de veille stratégique et le lancement de plusieurs chantiers qui ont permis au Maroc de gagner 21 places dans le classement Doing business 2012 de la Banque mondiale, relatif à l'environnement des affaires. Par la suite, le ministre compte s'attaquer à l'épineux problème du chômage d'inadéquation. La tâche, même si elle semble ardue, sera facilitée pour le ministre de l'économie, puisque le remplaçant d'Ahmed Akhchichine à la tête du ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres n'est autre que Lahcen Daoudi. Et ce dernier compte fermement mener à bout ce projet. L'une des propositions de Daoudi et que Baraka compte mettre en place a trait au recyclage des jeunes chômeurs, pour leur assurer un emploi décent. Ceci, à travers notamment la mise en place du mécanisme de prise en charge pendant une année par l'Etat des charges sociales pour favoriser l'insertion des jeunes chômeurs dans le marché du travail. Un ministre confiant Sur le plan macroéconomique, malgré la récession en Europe qui pointe le bout du nez, Nizar Baraka reste confiant quant à la capacité du nouveau gouvernement à mener à bien ses projets, à la faveur de la stabilité macroéconomique du Maroc et des acquis réalisés sur le plan social par le gouvernement sortant. «Nous partons d'un constat plutôt positif dans la mesure où il y a eu un certain nombre d'acquis réalisés sur le plan social par le gouvernement sortant, tant en termes d'amélioration de revenus que de renforcement et de l'élargissement de la protection sociale», a-t-il déclaré. Pour rappeler ensuite investissement grade dont bénéficie le Maroc auprès des agences de notation internationales Fitch et Standard & Poor's. La promotion de la TPE et la réforme de la caisse de compensation Soucieux de leur forte contribution à l'économie du pays, le ministre a placé la promotion de la TPE (très petite entreprise) et la PME (petite et moyenne entreprise) parmi les chantiers prioritaires de son département. Egalement dans le pipe, l'encouragement de l'auto-entrepreneuriat, de l'économie solidaire et sociale. Nizar Baraka a également rappelé la nécessité d'assainir l'administration publique en poursuivant les efforts de réduction de la lenteur administrative et la corruption, que ce soit dans le public ou le privé. Pour bien mener cette mission, un département ministériel a été créé qui sera chapeauté par le dynamique Mohamed Najib Boulif, à savoir les affaires générales et la gouvernance. Last but not least, la réforme de la caisse de compensation. Ce projet qui trébuche depuis plusieurs années peut enfin espérer un dénouement. Et pour cause, les deux principaux défenseurs de cette réforme, à savoir Baraka et Boulif, ont maintenant entre les mains un certain pouvoir décisionnel et exécutif pour réformer cette caisse. Pour rappel, Baraka a été l'un des initiateurs du système de ciblage des populations nécessiteuses, puisque le système généralisé d'attribution des subventions profite surtout aux riches. En 2009, l'ancien ministre des Finances, Salaheddine Mezouar, avait promis de réformer cette caisse et de clore ce dossier en 2010. Or, rien n'a été fait jusqu'à maintenant. Pire, à cause de la hausse des matières premières et la flambée des cours du pétrole, le caisse de compensation a atteint un record de plus de 50 milliards de dirhams en 2011, alors que Mezouar avait alloué un budget de 17 milliards à cette caisse dans le cadre de la loi de Finances 2011.Ainsi, le ministre de l'Economie et des Finances compte s'attaquer, en priorité, aux questions microéconomiques du pays, afin de créer des leviers de croissance à long terme. Notamment, le lancement des bases d'une bonne gouvernance de plusieurs caisses qui apporteraient du cash à l'Etat et favoriser le climat des affaires pour promouvoir, entre autres, l'innovation du tissu entrepreneurial et industriel du pays et, par conséquent, exporter des produits à forte valeur ajoutée et ainsi réduire le déficit de la balance commerciale. Epaulé par Boulif, Baraka compte enfin réformer la caisse de compensation qui a atteint un record de plus de 50 milliards de dirhams en 2011, alors que Mezouar lui a alloué 17 milliards.