La dernière phase des élections législatives s'est close hier, confirmant la montée des islamistes et salafistes. Le dernier round des législatives s'est terminé hier. Pendant deux jours, les Egyptiens ont voté pour la troisième et dernière phase des élections, dans le tiers des gouvernorats restants. Cette ultime étape a concerné des governorats sensibles, comme ceux de Haute et Moyenne Egypte, à forte population copte ou encore celui du Sinaï, région instable frontalière d'Israël et de la bande de Gaza. Les 15 millions d'électeurs appelés aux urnes, sur les 50 millions d'inscrits, ne semblaient pas près de renverser la tendance déjà largement engagée, avec environ 65 % des suffrages aux islamistes et salafistes. Ainsi, à Charm el-Cheikh, grande station balnéaire du Sud-Sinaï, le Parti de la liberté et de la justice des Frères musulmans avait les faveurs de nombreux électeurs, qui cherchaient à dissiper les craintes de voir le tourisme pénalisé par une victoire islamiste. « S'il plaît à Dieu, le PLJ va gagner. Ce sont des braves gens. Le tourisme est leur priorité, ils ne l'arrêteront pas », déclarait une électrice, Oum Mohammed, fonctionnaire dont le mari travaille dans le secteur touristique. « La plupart des gens du PLJ ici travaillent dans le tourisme, ils sont les premiers préoccupés par son avenir », estime une de ses amies, Oum Esraa, venue voter elle aussi.A l'image des intentions de vote de Charm el-Cheikh, ce sont les deux principales formations islamistes, le Parti de la liberté et la de justice des Frères musulmans et le parti salafiste Al Nour, qui se sont taillé la part du lion à l'issue de la première et de la seconde phase électorale. Formations islamistes Selon toute vraisemblance, ils devraient donc remporter à l'issue de cette dernière étape une confortable majorité à la Chambre basse. Quant aux partis libéraux et aux mouvement issus du soulèvement, ils sont sortis laminés des deux premières phases du scrutin.La dernière phase des législatives ne marque qu'un début du processus de transition politique. En effet, l'élection des députés doit ensuite être suivie par celle de la Chambre haute consultative du Parlement, la Choura, à compter du 29 janvier et ce jusqu'au 22 février. Après la fin des élections, le Parlement enfin constitué aura en charge de désigner une commission de 100 membres, chargée de rédiger une nouvelle Consitution. A l'issue de ce processus, les militaires devraient, comme promis, remettre les rênes du pays à un pouvoir civil, avec l'élection présidentielle de juin. Une transition réclamée à cor et à cris par les nombreux manifestants de la place Tahrir. Nouvelle audience pour Moubarak Pendant ce temps, le procès de l'ancien président égyptien, Hosni Moubarak, a repris. Débuté en août, et longtemps interrompu, le procès s'est réouvert mardi avec l'audition attendue de l'accusation. Comme lors des autres audiences, l'ex-raïs, 83 ans, recouvert d'une couverture, a été transporté dans la salle du tribunal allongé sur une civière. Le procureur Moustafa Souleimane a décrit le président déchu comme un « dirigeant tyrannique » ayant « ruiné son pays sans rendre de comptes ». Pour rappel, l'ancien président égyptien est jugé pour son implication présumée dans la répression du soulèvement début 2011, et dont le bilan s'élève officiellement à quelques 850 morts. La cour cherche notamment à établir s'il a donné l'ordre de tirer sur la foule durant les événements.