Lors du derby CODM-MAS, l'arbitre Bouchaïb Lahrech a du arrêter le match pour cause de hooliganisme, estimant que les joueurs n'étaient plus en sécurité. Aucun club n'est épargné par ce phénomène, pénalisé par la FRMF, et l'inquiétude des forces de l'ordre est grande à la veille du derby casablancais. Meknès était en émoi, mardi, lors de la rencontre entre le CODM et le MAS. En effet, l'ambiance dans le stade d'honneur de la cité ismaélienne a pris une tournure qui inquiète au plus haut niveau. Des supporters meknassis indélicats ont pris les joueurs et le staff technique du MAS pour cible en leur jetant des pierres et des objets contondants. L'entraîneur Rachid Taoussi a été sévèrement blessé par une pierre et des joueurs ont également été touchés. Après une interruption d'une dizaine de minutes, le jeu a repris et les actes de sabotage aussi. Considérant que les joueurs et le staff technique n'étaient plus en sécurité, l'arbitre, Bouchaib Lahrech, a mis fin à la rencontre. Et pourtant, au moment des faits, ce sont les visiteurs qui ont marqué un but par Camara à la 47′ de jeu. Bien avant ce derby, les passionnés du ballon rond s'attendaient à une fête qui aurait pris des allures de revanche pour les Meknassis qui ont perdu la finale de la Coupe du Trône face à ce même adversaire, quinze jours plus tôt. Deux formations qui promettaient d'offrir un beau spectacle au public du petit stade d'honneur, qui s'est avéré trop exigu pour contenir autant de monde. Il semble même que ce soit un des facteurs qui ont occasionné ces incidents, car les forces de l'ordre ont été dépassées par les évènements. Huis clos Ce n'est pas la première fois que de tels actes sont signalés à Meknès. Face au MAT, il y a quelques semaines, le président du CODM, Abdelmajid Aboukhadija s'était donné en spectacle en agressant l'entraîneur Aziz Amri. Un geste qui avait entraîné des réactions en chaîne et qui a été condamné par l'ensemble des observateurs sportifs. La semaine dernière, c'était au tour des joueurs du WAC de subir le même traitement. Des joueurs agressés, des dirigeants insultés, l'autocar de l'équipe caillassé. La fédération n'a toujours pas réagi, mais on craint le pire pour le CODM qui payera cher ces actes. Il est clair que les prochains matchs des hommes de Abderrahim Taleb vont se dérouler à huis clos, ce qui risque de compliquer la tâche de l'effectif qui vient juste de réussir la montée chez les grands. Le football professionnel n'est pas uniquement le jeu sur le terrain mais aussi une bonne gestion. C'est une chaîne de procédures qui est mise en place et il suffit qu'un des maillons lâche pour que le tout se relâche. Ce n'est pas la première fois que de tels actes sont signalés à Meknès. Le président Abdelmajid Aboukhadija, censé donner l'exemple de la droiture et surtout du fair play a failli à sa mission d'éducateur et pour cela, il devrait s'en aller car Meknès s'est mise en évidence, mais pas dans le bon sens. Les incidents et autres actes de sabotage et de hooliganisme font peur et les clubs qui se rendent dans cette cité, connue pour son patriotisme et son histoire sportive, ont des appréhensions dès leur entrée sur le terrain. Sabotage Malheureusement, il n'y a pas que cette ville qui est pointée du doigt cette semaine, mais également Kénitra qui a connu la même situation. Face à la montée en puissance des hooligans, le président Abdelhakim a préféré démissionner, ne supportant plus la pression des supporters et d'une frange importante des adhérents. Avant le match face à l'AS FAR, plus de 2 000 supporters ont été empêchés de prendre le train pour encourager le KAC à Rabat. S'en sont suivis des actes de sabotage dans la gare ferroviaire de la ville. Les vitres des wagons ont volé en éclat, mais il n'y a eu aucune arrestation. Le KAC est en pleine crise car les joueurs ont menacé de déclarer forfait pour la simple raison qu'ils n'ont pas été payés depuis plusieurs semaines et qu'ils réclament plusieurs primes aux dirigeants. L'effet d'un bombe à retardement Tout cela fait l'effet d'une bombe à retardement qui risque un jour d'éclater et emporter tout sur son passage. Tétouan n'a pas échappé à cette spirale de la violence et à plusieurs reprises le MAT a joué à huis clos. Les évènements d'Al Hoceima, l'an dernier, lors du match CRA-WAC, sont encore dans les mémoires. Pour l'heure, les sécuritaires craignent des débordements lors du prochain derby WAC- Raja qui aura lieu samedi, le jour des fêtes de fin d'année. En cas de victoire de l'une ou l'autre des deux équipes, il y a risque de dérapages avec des scènes de liesse pour les uns et des actes de violence pour les autres. La Corniche de Aïn Diab risque de connaître des événements fâcheux si l'on y prend pas garde. En tous les cas, la recrudescence de la violence dans les stades inquiète de plus en plus, en dépit de la nouvelle loi votée par le Parlement et qui condamne les contrevenants à des peines de prison. Des peines qui ne sont pas persuasives et qui feront que la violence continuera à gâcher les compétitions sportives.