Les contours de l'ouverture prochaine de l'usine de Melloussa de Renault se dessinent de plus en plus. Les équipementiers s'y préparent également, comme le Turc Coskunoz qui vient de présenter une offre commune à Renault avec la société marocaine Tuyauto. Détails. Alors que le turc Tunc Basegmez vient d'être désigné pour diriger l'usine de Melloussa de Renault à Tanger, toutes les dispositions sont en phase de finalisation pour l'opérationnalisation du processus de fabrication de l'usine Renault et ainsi livrer ses premières voitures à la fin du premier trimestre 2012. Lors d'une rencontre récente avec le Soir échos, Carlos Tavarez, directeur général délégué en charge des opérations chez Renault, nous a rassuré que toutes les dispositions sont bel et bien mises en place. « Nous prévoyons le démarrage opérationnel de l'usine pendant le printemps 2012. Cette ouverture ne doit pas se faire aux dépens de la qualité. Si des réglages doivent être opérés au niveau des process de fabrication, nous n'hésiterons pas à retarder l'ouverture. », nous avait souligné Tavarez. Sur le registre des ressources humaines, le groupe vient d'embaucher quelque 1 600 salariés sur les 2 000 prévus sur le site de Tanger. Le compte à rebours a donc bien commencé pour la marque au losange. Offre commune de Coskunoz et Tuyauto Ces préparatifs ne concernent pas que le constructeur français mais également les équipementiers qui se bousculent au portillon afin de fournir le constructeur. Selon des sources fiables, la société turque Coskunoz opérant dans le métier d'emboutissage (métier à forte valeur technologique) a présenté une offre commune à Renault avec la société marocaine Tuyauto, spécialisée dans la fabrication des systèmes d'échappement pour l'automobile et ce pour le deuxième projet de Renault dit Tanger 2. «Plusieurs réunions et déplacements ont été nécessaires de part et d'autre pour élaborer ladite offre. Les discussions ont été concluantes et l'offre s'avère très intéressante pour le constructeur», nous confie notre source. Reste à savoir comment les responsables des achats de Renault ont défini leur stratégie d'achat ? Se limiteront- ils à leurs fournisseurs habituels ? ou pourront-ils intégrer de nouveaux fournisseurs avec de nouveaux schémas comme ce partenariat marocco-turc. Pour avoir plus d'éclaircissements quant à cette politique d'achat, le Soir échos a tenté d'approcher l'équipe de Renault, en vain. 30 000 emplois indirects chez les équipementiers Toutefois, les chances que ce partenariat aboutisse et que l'offre soit acceptée par Renault sont grandes si on sait que la société turque Coskunoz est leader en Turquie dans le domaine de la fourniture industrielle pour le secteur automobile et est bien positionnée en Europe. « Ils ont beaucoup de références et sont leaders sur leur secteur d'activité. De plus, ils sont les fournisseurs privilégiés du constructeur français PSA Peugeot-Citroën », nous rappelle notre source. Ceci sans oublier que le nouveau dg de l'usine de Tanger est un fin connaisseur de cette société turque, puisqu'il était directeur de fabrication chez Oyak-Renault, la filiale de production et d'exportation des véhicules particuliers et organes mécaniques Renault fabriqués en Turquie. Pour rappel, plusieurs équipementiers ont commencé à s'installer à proximité du site de Melloussa. A cela s'ajoutent d'autres sous-traitants pour lesquels le ministère du Commerce, de l'Industrie et des nouvelles technologies a réservé 70 hectares dans la zone franche de Tanger. La contribution de ce projet dans la création d'emplois s'élève à 6 000 emplois directs au niveau du complexe Renault Tanger-Med et tenez-vous bien, plus de 30 000 indirects chez les équipementiers. Ainsi, le groupe deviendra l'un des principaux employeurs industriels de la région du détroit. On comprend dès lors l'enjeu de l'ouverture prochaine de cette usine et l'intérêt en particulier des équipementiers turcs pour fournir le constructeur. D'ailleurs, d'autres sociétés marocaines gagneraient à adopter la stratégie choisie par Tuyauto en s'alliant à un équipementier leader et reconnu à l'étranger.