Carlos Tavarez, DG délégué chargé des opérations chez Renault, a effectué une visite express au Maroc pour s'assurer de l'état d'avancement de l'usine de Tanger et rencontrer le gouvernement marocain. Détails. «Nous sommes fiers de vous annoncer que l'accord de montage pré-série a été réalisé avec succès», lance d'emblée Carlos Tavarez, directeur général délégué chargé des opérations chez Renault. Tavarez, qui était accompagné d'une délégation du constructeur français Renault au Maroc, s'est assuré de l'état d'avancement de l'usine de Renault à Tanger. Une usine qui a coûté au constructeur 1 milliard d'euros et qui ne lésine pas sur les moyens pour faire du made in Morocco un synonyme de grande qualité. « Nous prévoyons le démarrage opérationnel de l'usine pendant le printemps 2012. Cette ouverture ne doit pas se faire aux dépens de la qualité. Si des réglages doivent être opérés au niveau des process de fabrication, nous n'hésiterons pas à retarder l'ouverture », prévient toutefois Tavarez. Un investissement en ligne avec les objectifs L'usine de Tanger, qui produira trois nouveaux modèles Renault, emploiera quelque 2 000 personnes, dont 25 % originaires de la région du Nord et 75 % issus du reste du pays. De plus, le management sera constitué principalement de Marocains. Ces derniers ont été formés par des Français et des Roumains, au cours de l'année en cours. Même si les négociations pour la vente de véhicules électriques avec Poste du Maroc et l'ONE n'ont pas abouti, le groupe rappelle qu'il est toujours à la disposition du marché marocain. Si le marché marocain attire davantage la marque au losange, c'est que la particularité de cet investissement est en ligne avec les objectifs stratégiques du groupe. En effet, ce dernier compte exporter hors Europe presque 50% de sa production, à l'horizon 2016. Et pour ce faire, le groupe compte s'allier et investir dans des pays offrant des conditions avantageuses, comme le nombre d'accords de libre-échange dont dispose le pays en question, les infrastructures ; sans oublier la qualité des ressources humaines. Des conditions offertes par le Maroc, selon le management de Renault : «Nos performances commerciales sont exceptionnelles au Maroc, puisque nous avons environ 37 % de part de marché. Ce qui représente la première part de marché dans le monde, après celle de la Roumanie. Mais au-delà de cet aspect commercial, cet investissement à Tanger s'avère une véritable opportunité pour le groupe. Les avantages compétitifs sont indéniables au Maroc. De plus, le port de Tanger-Med servira considérablement l'optimisation de notre logistique », explique Tavarez. L'Algérie jalouse ? Sur un autre registre, l'usine de Tanger avait suscité des réactions de la part de notre voisin algérien. Ce dernier voudrait avoir une même unité sur ses terres. « Effectivement, nous sommes en discussions depuis plusieurs mois avec le gouvernement algérien, car c'est un marché très important pour nous. Avec ses 285 000 véhicules vendus par an, il représente le double du marché marocain. Et nous serons intéressés par un montage local destiné au marché algérien », nous confie Jacques Chauvet, leader Renault du Comité de management de la région Euromed. Toutefois, Chauvet et Tavarez rassurent que le site marocain s'inscrit dans un objectif beaucoup plus stratégique, et c'est un investissement irréversible, même si un investissement en Algérie reste à l'ordre du jour. « Vous savez, l'Algérie n'est même pas membre de l'Organisation mondiale du commerce et ne dispose pas d'accords de libre-échange comme le Maroc. Si investissement il y aura, il sera destiné principalement au marché local », lance Chauvet. Extension de l'activité de la SOMACA ? Pour rassurer les quelques journalistes présents lors du point de presse, tenu mercredi soir à Casablanca, les responsables de Renault ont confié qu'en parallèle de cette visite de l'usine de Meloussa, la délégation a rencontré plusieurs responsables marocains, dont Ahmed Reda Chami, ministre du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies. Au menu, plusieurs questions, dont notamment celles liées à l'usine Somaca : Tavarez nous apprend que le groupe est en négociation avec le gouvernement marocain pour l'extension de l'activité de la Somaca. De quoi rassurer les employés de cette usine.