Le PJD porte chance à certains socialistes. Une évidence que Mohamed Achaâri a comprise. La Une d'Attajdid de mardi l'annonce dans une interview avec l'ancien ministre de la Culture, publiée aujourd'hui dans son intégralité. La nomination de Driss Lachgar à la tête du département des Relations avec le Parlement, a laissé une place vacante au sein de l'USFP ; Mohamed Achaâri est manifestement prêt à la combler. Il faut tout de même un représentant du « refuznisme » à la sauce socialiste qui tire sur le «nouveau venu», allusion au PAM. A défaut de le faire sur les colonnes de la presse du parti de la Rose, le quotidien Attajdid, porte-parole du MUR, la matrice du PJD, est là pour servir de tribune. Il l'a déjà fait avec Driss Lachgar. Pourquoi pas donc avec Achaâri ? Dans cet entretien Achaâri assure notamment qu' «on ne peut pas accepter qu'un parti naisse avec une cuillère en or dans la bouche». Le message est, encore une fois, adressé au PAM. Et pourtant les relations entre le PJD et l'ancien ministre de la Culture sous les gouvernements Youssoufi et Jettou, ont été très tendues. Pour mémoire, ces propos de Abdelilah Benkirane, en février 2007 à Fès, «Je suis étonné de voir Mohamed Achaâri se charger du portefeuille de la Culture dans un pays musulman». Mohamed Achaâri: «On ne peut pas accepter qu'un parti naisse avec une cuillère en or dans la bouche».
A l'origine de cet écart de langage une confrontation entre militants de l'USFP et du PJD dans la capitale spirituelle du royaume qui n'était, en fait, que la partie visible de l'iceberg. Du haut de son titre de ministre de la Culture, Achaâri avait interdit que le Salon du livre de Casablanca de 2007 ne se transforme en une grande opération de solde des publications islamiques. Au point de lui valoir d'être traités par les PJDistes de «mécréant», «apostat», «traître à l'islam» et «censeur du Coran». Le même quotidien, qui lui déroule le tapis rouge, avait même accusé Achaâri de vouloir créer «une crise diplomatique entre le Maroc et l'Arabie Saoudite». C'est juste un petit rappel de ce qui a été écrit en 2007.