Attijarriwafa bank a organisé lundi à Casablanca une conférence-débat autour de «L'Energie Solaire, quel modèle économique gagnant ?». L'objectif, selon le groupe bancaire, est de contribuer au débat sur les incitations politiques, les enjeux économiques et les opportunités d'investissement qui découlent du Plan Solaire marocain. Des observateurs, nationaux et internationaux, sont venus nombreux à la conférence. C'est que le président du directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MADSEM), Mustapha Bakkoury était là. L'assistance voulait s'enquérir de la stratégie qu'il va adopter pour le développement du projet. Celui-ci, rappelons-le, nécessitera un investissement prévisionnel de 9 milliards de dollars pour la production électrique d'origine solaire de 2.000 mégawatts à l'horizon 2020. Ceci via 5 sites de production déjà identifiés, dont le premier est prévu pour 2015. Hélas, Bakkoury a plus émis des interrogations que présenté des formules économiques pour le projet. Pour lui, il n'y a pas, pour le moment, « LE » modèle à suivre pour la concrétisation des objectifs assignés. «Bakkoury se montre naïf et pose des interrogations mais je vous assure qu'il a déjà des solutions et des idées plein la tête», a lancé Ali Fassi Fihri, l'autre invité de marque de la rencontre. Le DG de l'Office national de l'électricité (ONE) et de l'Eau potable (ONEP), a même ajouté qu'«une grande partie du financement de Ouarzazate est déjà mobilisée». Le Soir échos a demandé en aparté à Bakkoury de lui dévoiler les scénarios envisageables et celui-ci a répondu : «Il n y a pas encore de solutions et cela ne veut pas dire que ce qu'a dit Monsieur Fihri n'est pas juste. Plus concrètement, il y a beaucoup d'intérêts de la part des bailleurs de fonds et nous sommes sereins quant au financement de Ouarzazate et je dirai même au-delà de Ouarzazate». Et d'ajouter : «Nous devons sortir le meilleur montage possible pour le projet de Ouarzazate, pas seulement le faire mais le concrétiser de la meilleure façon car c'est cela l'ambition du Maroc». «D'ici l'été, nous aurons une idée beaucoup plus claire. Mais, le fait de nous poser des questions c'est une manière de clarifier les choses». Bakkoury a promis, toutefois, que bien avant le lancement de l'appel d'offres en septembre 2010 pour le développement de la première centrale, plusieurs questions vont se préciser. «D'ici l'été, nous aurons une idée beaucoup plus claire. Mais, le fait de nous poser des questions c'est une manière de clarifier les choses», a-t-il précisé. Saïd Mouline, DG du Centre de développement des énergies renouvelables, a indiqué, lui, que le modèle économique recherché est celui qui intègre aussi bien le volet industriel, social, que celui environnemental. C'est ce qu'a confirmé Bakkoury : «Notre priorité, c'est d'attaquer tout d'un coup : l'organisation, la structuration, la préparation de Ouarzazate, l'initiation de la recherche-développement, la formation et puis commencer à travailler sur une offre pour le volet industriel». Toujours selon Bakkoury, les 2000 MW annoncés sont destinés aux besoins du Maroc. «Le programme pourra être élargi à un deuxième volet qu'est la possibilité d'exporter, dans le cadre des initiatives du genre Desertec ou autres. Mais cela suppose beaucoup plus de temps car il va falloir travailler en commun sur des questions préalables comme la réglementation, le financemement et le réseau des transports», résume-t-il.