En attendant de mettre des noms à la tête des départements, le prochain gouvernement pourrait être formé de 28 ministres, d'un seul ministre d'Etat, sans portefeuille et d'aucun secrétariat d'Etat. Les tractations se poursuivent pour la constitution du prochain gouvernement. Dans la soirée du mardi, les quatre partis de la majorité ont tenu, au siège du PJD à Rabat, une autre réunion au cours de laquelle ils se sont mis d'accord pour la création de deux commissions où siègerait un représentant de chaque formation : la première est chargée de l'élaboration de la déclaration du gouvernement, alors que la seconde a pour mission de rédiger une charte de l'alliance. Visiblement, Abdelilah Benkirane entend bien resserrer les rangs de sa majorité et éviter de tomber dans les mêmes travers que son prédécesseur à la Primature. Mercredi, les deux commissions ont commencé leurs travaux. Le cabinet restreint passe à la trappe Le cabinet Benkirane, selon des sources au PJD, pourrait être constitué de 28 ministères, un seul ministère d'Etat sans portefeuille. Un représentant de l'Istiqlal est pressenti pour occuper ce poste purement honorifique mais bien rémunéré, et sans aucun secrétariat d'Etat (SE). Une nouveauté dans la mesure où les islamistes, avant les législatives anticipées du 25 novembre, avaient fait campagne, tambour battant, pour un gouvernement restreint composé de 15 ministères et SE. Sur la composition numérique de son gouvernement, Benkirane avec quatre partis n'aura pas fait mieux qu' Abbas El Fassi avec cinq formations. La donne est sur le point de changer. Les mêmes sources au sein de la Lampe attribuent ce revirement aux aléas des négociations avec les représentants de l'Istiqlal, du Mouvement populaire et du PPS. Un jeu auquel les islamistes ne sont guère rompus. C'est en effet la première fois qu'ils sont appelés à conduire une majorité où les ambitions personnelles prennent largement le dessus sur les intérêts du pays. Concessions sous pression ? C'est dans ce contexte que le PJD s'est dit prêt à faire des concessions à ses partenaires, notamment pour les portefeuilles des Affaires étrangères et de l'Intérieur, afin que le gouvernement Benkirane puisse voir le jour, la semaine prochaine ou vers fin décembre, dans la mesure où les négociations avec le PI, le MP et le PPS accuseraient du retard. Une perspective que n'écartent nullement des sources à la Lampe. « Un gouvernement fin prêt pour la quatrième semaine de décembre est logique. Et c'est même dans les délais. Nous ne dépasserons pas un mois, c'est le temps nécessaire pour mener à bien les tractations avec les alliés et tenter de répondre à leurs revendications », conclut un membre du secrétariat général du PJD. Des soutiens qui ne coûtent aucun portefeuille Mardi, Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement nommé, a reçu le soutien de trois formations, membres de l'« Alliance des partis du centre ». Mercredi, c'est autour d'un groupe de cinq députés, réunis sous l'enseigne « Al Mostakbal » de procéder à la même démarche qu'Al Ahd Addimocrati de Najib El Ouazzani, le Mouvement démocrate et social de Abdessamed Archane et le Parti du renouveau et de l'équité de Chakir Achehbar. Le tour de table de ce nouveau groupe est composé de Miloud Chaâbi, Mohcine Chaâbi du Parti de l'environnement et du développement durable, Brahim Takount du Parti de l'action, El Ghazi Ajitou de l'Unité et la démocratie et Yazid Taghi de Liberté et justice sociale. L'homme d'affaires Miloud Chaâbi a été désigné en tant que porte-parole de ce groupe. Ces marques de soutiens au cabinet Benkirane ont au moins le mérite de ne coûter aucun portefeuille ministériel au chef de gouvernement nommé.