Août 2009, l'Algérie a monté de toutes pièces une coordination dite de Tamanrasset où le Maroc est écarté. Deux ans plus tard, Alger révise sa position. Alger serait-elle en train de réviser sa position sur la participation du Maroc aux réunions consacrées à la sécurité au Sahel ? C'est du moins ce que laissent entrevoir les récentes déclarations, à Bruxelles, du ministre algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Selon le n°2 de la diplomatie d'Alger, Rabat pourrait prendre part à une rencontre qui «aura lieu probablement à Bamako ou à Niamey (…) en février prochain». Les Algériens, qui se présentent comme les premiers concernés par la lutte contre le terrorisme au Sahel, ont dû mettre beaucoup d'eau dans leur vin. Ils comptent inviter à cette rencontre «la Libye, occupée à mettre en place ses institutions. La Tunisie, le Maroc et l'Egypte, où des processus de transition sont en cours, seront également parmi les participants», précise Messahel. Sur les raisons de ce revirement, le ministre algérien s'est montré très évasif, estimant qu'«il y a maintenant une situation dans la région telle que les dommages collatéraux occasionnés par la crise libyenne doivent être pris en charge de manière urgente». Les Algériens gênés par le Polisario Mais il est clair que la donne géostratégique est en train d'évoluer en défaveur des autorités algériennes. En plus des effets de la crise libyenne, il y a les conséquences de l'enlèvement, en octobre, aux camps de Tindouf, de trois ressortissants Européens : deux Espagnols et une Italienne, avec notamment l'arrestation en Mauritanie de membres du Polisario impliqués dans ce rapt. Une opération embarrassante pour le régime algérien sensé assurer la sécurité des « coopérants» étrangers qui se retrouvent sur son territoire. «Le problème est exclusivement régional», répètent les autorités algériennes, faisant allusion aux moyens de lutte contre AQM et en guise de réponse aux demandes maliennes et mauritaniennes d'intégrer le Maroc dans la fameuse coordination de Tamanrasset, réunissant l'Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger. Un problème qui semble s'être internationalisé.