Les introductions en Bourse depuis 2006 ont habitué les investisseurs à faire des profits dès les premières semaines de cotation. Dans le contexte actuel, ceci s'avère difficile à concrétiser : S2M table plutôt sur les dividendes pour attirer les investisseurs. La cession de 30 % du capital de S2M par les fonds d'investissements gérés par Brahim El Jaï, directeur général de MarocInvest, devrait apporter à ces derniers un rendement de 15 %. D'ailleurs, «les investisseurs dans ces fonds exigent de la région MENA un rendement supérieur ou au moins égale à 15 %», explique El Jaï. Il s'agit donc là d'une simple sortie partielle du capital prévue initialement. Or, le timing est jugé par plus d'un comme étant inadéquat et risque d'altérer le comportement et par ricochet la valeur de l'action une fois cotée à la Bourse de Casablanca. Car, même si l'entreprise semble petite de par sa capitalisation et son chiffre d'affaires, il n'en demeure pas moins qu'elle opère dans un secteur des plus porteurs et qui a encore de l'avenir. D'ailleurs, El Jaï confirme que l'entreprise présente un potentiel de croissance important en dépit de la concurrence locale et étrangère, et justement les fonds ne font pas une sortie totale et détiennent toujours la part la plus importante du capital. Des décotes similaires En effet, après l'introduction en Bourse, la part cumulée s'établira à 53,8 %. Par ailleurs, il faut rappeler qu'une autre opération de cession est prévue. Celle-ci, intervenant entre les fonds et Chadha Holding, société d'investissement appartenant aux dirigeants de S2M, porte sur 9 % du capital cédé au prix de 270 DH en décote de 20 % par rapport au prix de l'introduction. In fine les fonds détiendront 44,8 % dans le tour de table du spécialiste des solutions monétiques. Par ailleurs, en ce qui concerne l'opération de cession qui interviendra le cinquième jour suivant la première cotation, Aziz Daddane, président directeur général de S2M, explique que «cette opération de stock options a été prévue depuis une longue date. Quant à la décote offerte, elle est sensiblement égale à celle offerte au personnel de S2M dans le cadre de cette introduction». Avant d'ajouter que le renforcement des parts des dirigeants dans S2M est un signe de confiance en les performances de cette dernière et devrait influer à la hausse du cours de l'action. Un avenir calculé… Concernant l'impact de cette transaction sur le cours du titre, El Jaï tenait à préciser, qu'en vertu du risque pris, les acquéreurs du titre devront profiter d'un dividende équivalent à 10 % du montant investi dans les quelques semaines qui suivent. «Quant aux dirigeants, je suppose qu'ils prennent plus de risque en s'engageant à ne pas vendre leurs participations dans les trois années qui viennent», précise-t-il. En effet, en vertu du pacte d'actionnaires signé le 5 décembre courant, les dirigeants de la société S2M (Abdelaziz Daddane, Othman Ayoujil et Mohamed Chami), associés de Chadha Holding, se sont engagés à détenir, ensemble ou individuellement la majorité absolue du capital de Chadha Holding pendant une période de trois ans, à compter de la date d'introduction en Bourse de S2M. De même, Chadha Holding et Abdelaziz Daddane se sont engagés à ne pas céder leurs actions détenues dans le capital social de S2M pendant une durée de trois ans, à compter de la date d'introduction en Bourse de S2M. De plus, la société devrait distribuer des dividendes compris entre 75 % et 80 % du bénéfice net de l'exercice réalisé dans la mesure de ce que permet la trésorerie. Il est clair donc que la volonté des dirigeants comme celle des fonds qui accompagnent S2M depuis 2003 est d'asseoir la pérennité de la société en y associant des investisseurs sur le long terme. Out les spéculateurs !