Dominer Rafael Nadal, quelle que soit sa forme, demande une performance exceptionnelle. Jo-Wilfried Tsonga s'est montré jeudi à la hauteur du défi et il en est très fier. « J'ai vraiment réalisé un match exceptionnel, même si je sais que je peux faire encore mieux en fond de court par exemple. Je ne sais pas si Rafa a joué à son meilleur niveau, mais il s'est battu, car c'est ce que font les champions. Là, je veux juste me reposer et savourer. J'ai joué de manière agressive. Je l'ai mis sous pression tout le temps. » Un match parfait également dans la tête, puisque la perte du deuxième ne l'a pas fait dévier de sa route. La confiance accumulée cette saison et confortée par sa récente finale à Bercy joue à plein. « On ne se dégonfle pas quand on joue Nadal pour une demi-finale d'un Masters. La motivation va de soi. Je fais certes trois double-fautes à 5-2 par exemple mais c'est parce que j'attaque, que je veux gagner le match en allant le chercher. Je suis super content de mon niveau de jeu en ce moment.» Ce n'est pas un hasard si Tsonga est si serein cette saison, en général, et cette semaine, en particulier. Le sixième joueur mondial, qui a changé et opté pour un cordage mixte juste avant le tournoi, s'est d'abord posé les bonnes questions sur ses ambitions. « Finalement, je n'étais pas assez passionné par le jeu auparavant. [...] À un moment j'en suis sorti parce que je gagne très bien ma vie sur le circuit donc il a bien fallu que je me demande si j'aimais vraiment ce que je faisais. Là je me suis posé les bonnes questions et depuis j'ai découvert une nouvelle passion qui est celle du tennis. » Il en a d'ailleurs appris cette semaine en visionnant d'anciens matches, dont ceux de l'Open d'Australie en 2008. Résultat ? Le Tsonga 2008 était pour lui beaucoup plus fort, mais sa version 2011 est plus efficace. « Je voulais comparer, et, en fait en voyant les images, je me suis dit ‘‘wow !''. J'étais plus rapide, je tapais plus fort dans la balle [...] Mais j'étais fou sur le court ! » [rires]