Une ambiance hispanique a régné durant les quatre jours de la foire et du forum d'art contemporain de Casablanca Top Twenty Five. Le pays de Cervantès était en force, tandis que la présence marocaine était assez effacée. La foire Top Twenty Five et son Forum international d'art contemporain à Casablanca se sont achevés samedi dernier. Dans un hôtel huppé de la métropole, 25 galeries du monde ont pris leur quartier pour dévoiler des créations artistiques et pour vendre des œuvres d'art. C'est ainsi qu'a été imaginé l'évènement par l'Espagnol Victor del Campo, président de la Fondation Temas del arte. Il préside aussi le comité d'organisation composé de plusieurs experts et commissaires d'exposition représentant plusieurs pays étrangers. Le Maroc était, quant à lui, représenté par une seule personne, qui n'est autre que le plasticien Ahmed Jaride, ex-chef de cabinet de l'ancien ministre de la Culture Mohamed Achaari.Victor del Campo a insisté sur l'esprit marocain de la double manifestation. Lors de la conférence de presse, à deux jours du lancement officiel de l'évènement, le 16 novembre, ce même responsable a déclaré : « Je répète, le concept de cet événement est né au Maroc ». «C'est flagrant, on se croirait en Espagne et non pas à Casablanca», déclare une artiste-peintre marocaine ayant préféré garder l'anonymat. Ce jour là, pourtant, Ahmed Jaride n'était pas là. La chaise qui lui était destinée est restée vide. Cet artiste peintre était le chef de projet du Top Twenty Five. Le forum, il ne s'en est pas vraiment occupé.Une ambiance très hispanophone régnait en force, durant les quatre jours. Plusieurs visiteurs ont dit avoir l'impression d'être dans la capitale espagnole et non pas au Maroc. « C'est flagrant, on ne dirait pas que nous sommes à Casablanca », déclare une artiste-peintre marocaine ayant préféré garder l'anonymat. Cet esprit s'est même très bien illustré à travers le thème général du forum : « Les industries culturelles ». Sources d'inspiration Lors du dernier débat du forum sur «Les agents culturels », quatre espagnols ont déployé, chacun, une énergie particulière pour parler des projets de musée, des foires d'art contemporain et de la transformation d'une ancienne usine à tabac en un énorme centre d'art. « Quand j'écoute tout cela, j'ai le sentiment d'être Alice au pays des merveilles. Au Maroc, nous sommes encore loin de ces questions de création d'infrastructures. Les espaces de culture, il n'y en a pas des masses ! Nous avons des problèmes structurels dans notre pays », indique Aadel Essadani, de l'association Racines et seul intervenant marocain à ce débat. Ne voulant pas plomber le débat, il déclare qu'il n'a pas voulu parler au début de la conférence. Une sorte de décalage entre les problématiques culturelles en Espagne et celles au Maroc était l'un des points faibles de cette manifestation. « C'est un peu colonialiste comme démarche. L'évènement aurait pu avoir une autre portée s'il avait été organisé autrement », estime, déçue, Yolanda Agudo Lopez, de La Fabrique à idées, une agence spécialisé en management culturel et artistique basée à Madrid. Mais, dans son bilan, Victor del Campo s'est dit satisfait de « l'ambiance très professionnelle et agréable » qui a imprégné l'événement. Les organisateurs disent avoir dénombré plus de 2 000 visiteurs, artistes, agents culturels, galeristes, collectionneurs ou simples amateurs d'arts plastiques.La galerie Atelier 21 a été élue meilleure galerie de la première édition de cette foire. Pour sa deuxième édition en 2012 à Barcelone, cette foire accueillera cette même galerie, en signe de récompense. L'évènement aurait pu avoir une autre portée s'il avait été organisé autrement », estime, déçue, Yolanda Agudo Lopez, de La Fabrique à idées, une agence spécialisé en management culturel et artistique basée à Madrid. Mais, dans son bilan, Victor del Campo s'est dit satisfait de « l'ambiance très professionnelle et agréable » qui a imprégné l'événement. Les organisateurs disent avoir dénombré plus de 2 000 visiteurs, artistes, agents culturels, galeristes, collectionneurs ou simples amateurs d'arts plastiques.La galerie Atelier 21 a été élue meilleure galerie de la première édition de cette foire. Pour sa deuxième édition en 2012 à Barcelone, cette foire accueillera cette même galerie, en signe de récompense. Zoom sur Fouad Maazouz Multipliant les prix et les prises, le photographe Fouad Maazouz a été récompensé par le Prix du meilleur artiste samedi 19 novembre, à l'issue de Top Twenty Five. Cet événement était accompagné d'un forum pour la promotion des industries culturelles. Maazouz, qui a reçu cette distinction comme « une récompense enrichissante », a souligné son importance : « C'est un beau prix que je partage avec ma nouvelle galerie, la Galerie 38 ». Fasciné par le thème de l'identité, le photographe a salué l'initiative de cette foire : « il s'agit d'une occasion intéressante pour découvrir les travaux d'autres artistes, échanger et rencontrer des critiques d'art, et des commissaires d'exposition ». Fouad Maazouz, qui cultive l'esthétique du noir et blanc, est actuellement en projet pour une exposition qui devrait se tenir à partir d'avril prochain, a-t-il confié au Soir échos. Fouzia MAROUF