Depuis hier, le Conseil national du commerce extérieur (CNCE) n'est plus, avec l'inauguration de l'Observatoire qui prendra sa place. Le texte de loi devrait être présenté aujourd'hui en Conseil de gouvernement. Le CNCE fait d'une pierre deux coups. Il s'offre à la fois un nouveau statut, en se transformant en Observatoire marocain du commerce extérieur (OMCE), et un nouveau siège. Ce dernier a été inauguré hier à l'espace « Les patios », situé sur l'avenue Annakhil de Hay Riad à Rabat. Pourquoi un observatoire ? Cette décision a été prise au vu des résultats d'une étude de faisabilité réalisée par le ministère du Commerce extérieur (lire interview), qui avait mis en évidence la nécessité de disposer d'un outil de veille stratégique et d'études, à la fois sur le commerce extérieur, mais aussi sur la compétitivité des entreprises. Nezha Lahrichi, présidente de l'Observatoire, est même allée jusqu'à qualifier cette inauguration, qui fut également une réunion du comité exécutif, de « réunion historique » ! Le département du Commerce extérieur ne perd pas de temps. Comme l'a annoncé à l'occasion Abdellatif Maâzouz, « le texte de loi de l'observatoire passera certainement demain jeudi, lors de ce qui sera certainement le dernier conseil de l'actuel gouvernement. Si cela se fait comme promis, ce sera un couronnement pour tous les efforts fournis ». L'Observatoire maintiendra la même composition que son prédécesseur le CNCE, avec comme nouveauté cependant, la création d'un comité d'experts. Convention avec Maroc Export L'observatoire nouvellement créé se verra assigner trois missions principales. Il visera à « offrir une aide à la décision aux pouvoirs publics et aux opérateurs économiques impliqués dans le commerce extérieur, proposer un conseil et une offre d'assistance à ces acteurs, et engager un processus de formation des politiques en matière de commerce extérieur et de compétitivité des entreprises ». L'anticipation a d'ailleurs été érigée par Nezha Lahrichi comme occupation centrale du nouvel observatoire. « Anticiper, c'est agir », a-t-elle souligné. Par ailleurs, l'observatoire maintiendra la même composition que son prédécesseur le CNCE, avec comme nouveauté cependant, la création d'un comité d'experts. Celui-ci apportera notamment son avis sur les travaux réalisés par l'observatoire. À l'issue de la présentation de ses missions, ce nouvel organe est directement passé à l'acte en signant sa première convention de partenariat, avec le mastodonte Maroc Export. 3 QUESTIONS À… Nezha Lahrichi, présidente de l'Observatoire marocain du commerce extérieur « Un centre d'intelligence économique » Pour quelles raisons le CNCE s'est-il transformé en observatoire ? Il devient un observatoire parce que nous sommes dans un environnement complexe, où la prise de décision aussi bien privée que publique devient difficile. L'observatoire permettra de surveiller l'environnement international, suivre les opportunités, détecter les menaces. En fait, il s'agit de faire de la veille stratégique. Cela sera ce qu'on appelle maintenant un centre d'intelligence économique. Le besoin de transformation du CNCE a émané de quel organe ? Une étude a été menée par le ministère du Commerce extérieur, pour donner les moyens à la stratégie de développement des exportations d'être efficace. Une étude de faisabilité a donc été établie, et a conclu à la nécessité de créer une structure sous forme d'observatoire. Et le CNCE répondait à toutes les caractéristiques d'un observatoire, dans la mesure où il est doté d'une composition mixte privée-publique. Ce qui fait de lui un lieu de débats et d'échange d'expériences, un va-et-vient entre l'action et la réflexion. On a donc transformé le CNCE, et non pas créé une structure ad hoc. Vous étiez à la tête du CNCE, et vous voilà maintenue à la tête de l'Observatoire. Qu'est-ce qui va changer ? Je suis chargée d'opérer la transformation. C'est-à-dire d'opérationnaliser l'étude, et de la rendre pratique, en créant la nouvelle structure, en définissant l'offre de produits et services, et en recrutant les ressources humaines adéquates.