La fusion probable entre Holcim et sa filiale Holcim AOZ devrait permettre de réaliser une économie fiscale de près de 65 M DH. Détail. Holcim AOZ devrait franchir une nouvelle étape. Détenue par Holcim Maroc à hauteur de 60 %, la société pourrait fusionner avec la société mère. En effet, une étude commandité auprès de Price Waterhouse sera présentée lors de la prochaine assemblée générale de Holcim AOZ prévue en décembre prochain pour statuer sur la décision de fusionner ou non et l'approbation des valorisations des deux entités. Nul ne sait les raisons probables d'une telle décision, mais une chose est sûre : le partenariat conclu en 2004 avec le groupe Omar Iraqui, propriétaire d'Asment Ouled Ziane, devenue Holcim AOZ, précisait que Holcim Maroc assurait la réalisation de l'usine et la mise en place des financements. À l'issue des différentes phases de réalisation de l'unité de production, Holcim AOZ sera progressivement chargée de l'exploitation de l'usine dans le cadre d'un contrat de location. Ce contrat devrait prendre fin au plus tard en 2012, date à laquelle l'usine sera cédée à Holcim AOZ. Quant à la valeur de l'acquisition prévue, elle correspond au coût capitalisé de la construction de l'usine, diminué des loyers payés par Holcim AOZ. À fin 2007, 269,1 millions de dirhams ont été facturés par le Suisse Holcim à sa filiale marocaine, contre 14,8 millions par Holcim AOZ. Economie fiscale Sachant que le coût de construction est estimé à 2,5 milliards de dirhams, et que le loyer de l'usine revenait annuellement à près de 35 millions, la valeur résiduelle sans capitalisation reviendrait à près de 2,25 milliards, ce qui correspondrait, en termes d'impôt à quelque 67 millions DH. Ce chiffre représente près du un septième du montant total de l'impôt sur les sociétés qu'elle a versé pour l'exercice 2010. La résiliation de ce contrat, en réalisant une fusion, permettrait à Holcim de réaliser ainsi un gain fiscal important eu égard au régime fiscal régissant les fusions acquisitions. Pour les analy stes, la fusion, une fois décidée, n'aura pas un énorme impact sur la structure des revenus. «Les réalisations de la filiale figurent d'ores et déjà dans les résultats consolidés», souligne un analyste. Toutefois, la résultante directe de la fusion serait la non-comptabilisation des opérations intra-groupes, dont les flux ont atteint, selon les dernières données publiques, arrêtées à fin 2007, 269,1 millions facturés par Holcim contre 14,8 millions facturés par Holcim AOZ. De même, cette fusion aurait un effet de synergie considérable entre les deux entités. Le Centre, région porteuse En outre il faut souligner que le choix de l'implantation de l'unité de production de Holcim AOZ à Settat s'avère être l'un des plus visionnaires. En effet, avec une demande en ciment dans les régions du Grand Casablanca, Marrakech-Tansift-Al Haouz et Chaouia-Ourdigha, allant grandissant pour atteindre près du tiers de la consommation globale en ciment lors du mois d'octobre dernier et s'établie à 505 590 tonnes, la région Centre demeure stratégique pour le groupe helvétique. D'ailleurs, même au niveau du cumul de consommation, notamment depuis le début de l'année, ces trois régions continuent de présenter – avec 4,1 millions tonnes de ciments consommées – le tiers de la demande au royaume. Les analystes soulignent à juste titre que «la montée en puissance de l'unité de Settat a permis à Holcim de renforcer sa position sur le Grand Casablanca et Marrakech» ; une partie du royaume que d'autres opérateurs cherchent à conquérir en dépit du spectre de la surcapacité qui accompagne un tel élargissement. L'éventuelle fusion devrait probablement faire émerger une nouvelle stratégie pour cette région par le groupe Holcim.