Le programme Injaz a permis, en deux ans, à 26 000 étudiants dans 19 villes de bénéficier d'un pack comprenant un PC et un service Internet haut débit mobile. La troisième tranche démarre le 21 novembre. Tout a commencé par une volonté qui a très vite emporté deux hommes dans une aventure inédite. Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, et Ahmed Akhchichine, ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, ont décidé de combattre l'analphabétisme numérique auprès des étudiants. Avec Azzeddine Mountassir Billah, directeur général de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications, la mission est devenue possible. Le succès du trio Les trois partenaires se sont donné rendez-vous vendredi 11 novembre à Rabat, pour dresser le bilan de leur programme au bout des deux premières tranches de sa mise en place. « Je suis particulièrement fier de voir, deux an après son lancement, le succès qu'a connu Injaz auquel près de 26 000 étudiants éligibles ont pu bénéficier à travers près de 44 établissements de l'enseignement supérieur répartis sur 19 villes », déclare Ahmed Réda Chami, félicitant ses deux partenaires assis à ses côtés. Destiné, à son lancement en 2009-2010, aux étudiants des cycles d'ingénieur et master inscrits dans les établissements publics partenaires de l'initiative gouvernementale « 10 000 ingénieurs », ce programme a été élargi, dans sa seconde édition (2010-2011), aux doctorants en sciences et techniques dans les centres des études doctorales. Injaz sous ses différentes formes (acces, acces + avec modem, Intégral avec netbook et Intégral + avec PC) offre un pack comprenant un service Internet haut débit mobile (obligatoire) et un ordinateur portable. Une offre subventionnée par l'Etat à travers le Fonds du service universel des télécommunications (FSUT) à hauteur de 85% plafonnée à 3.600. Dans 80% des cas, le programme a surtout servi à améliorer la façon de travailler des étudiants bénéficiaires de Injaz 2, contre 67% pour Injaz 1. Au total, ce sont 30 245 étudiants qui ont bénéficié des deux tranches ayant nécessité une enveloppe budgétaire de 89 millions de dirhams. Le bilan en détail, présenté par le secrétaire général de l'Enseignement supérieur, Abdelhafid Debbarh, montre que près de 1 500 étudiants ayant contracté une connexion Internet dans le cadre de Injaz 1 ont pu bénéficier de l'acquisition d'un PC portable à la seconde tranche du programme. Etes-vous satisfaits ? Pour connaître l'impact d'un produit, il n'y a pas d'autre moyen que d'évaluer la satisfaction de ses utilisateurs. Sur un échantillon de 25.000 étudiants concernés par l'enquête mené par le département de Debbagh, le taux de réponse n'a pas dépassé les 25%, soit 617 réponses. En ce qui concerne la qualité de la connexion, seuls 8% se disent satisfaits, tandis que 55% ne le sont que très peu. La qualité des PC portables, elle, pose moins de problème puisque 49% se montrent satisfaits contre 12% peu satisfaits. Pour ce qui est du service avant et après-vente, la qualité est moyennement satisfaisante dans 57% des cas. Toutefois, l'enquête indique que 58% des étudiants bénéficiaires de la première tranche du programme estiment que l'offre Injaz a répondu à leurs attentes. Et ce taux augmente, à la seconde tranche du programme, pour atteindre 74%. Dans 80% des cas, le programme a surtout servi à améliorer la façon de travailler (formation, recherche et échange) des étudiants bénéficiaires de Injaz 2, contre 67% pour Injaz 1. En somme, l'enquête déduit qu'il est, à présent, nécessaire d'améliorer la qualité de la connexion Internet, de diversifier davantage les packs proposés et d'offrir des configurations plus performantes. Elle recommande aussi de prolonger la durée de la subvention de l'abonnement Internet à deux voire trois ans, puisque celle-ci est limitée à une année. Objectif : 45.000 étudiants Plus haut, plus fort, le programme nourrit une ambition qui a trouvé échos dans le programme d'urgence de l'éducation 2009-2012 et la stratégie nationale Maroc numéric 2013. Terrain propice pour annoncer, au titre de 2011-2012, la généralisation d'Injaz à toutes les filières du 2e cycle de l'enseignement supérieur public. La cible : 45.000 étudiants inscrits dans près de 110 établissements (3ème année et plus), dont les Facultés de médecine, l'ENCG, l'Ecole Roi Fahd de traduction, l'ENS et l'ENSET. Cette fois-ci, étant la grande proportion des bénéficiaires, le budget alloué sera de 156millions de dirhams. Pour diversifier les offres et les rendre plus alléchantes, une consultation a été lancée en juillet dernier avec Méditel et Maroc télécom. Le troisième opérateur, qui avait participé, aux deux premières tranches, a préféré se retirer étant donné le peu d'intérêt financier que représente Injaz à long terme (service après-vente). Contre vent et marées, l'aventure continue avec autant de volonté. Aux intéressés, sachez que le lancement du programme Injaz 3 sera opérationnel du 11 novembre 2011 au 31 janvier 2012.