À dix jours du prochain rendez-vous avec les urnes, l'heure est aux chiffres. Le ministère de l'Intérieur vient de rendre publics les détails sur les candidats et les listes électorales. La campagne électorale, comptant pour les Législatives anticipées du 25 novembre, a démarré samedi. Des données du ministère de l'Intérieur signalent que le nombre des listes électorales en compétition a atteint 1521, soit une moyenne de 16 listes pour chacune des 92 circonscriptions en jeu. À noter, la présence d'écarts très prononcés entre des circonscriptions qui ont connu le dépôt de seulement quatre listes contre 28 pour d'autres. Le nombre des listes, au titre des présentes Législatives, a enregistré un net recul par rapport à celui enregistré lors des élections du 7 septembre 2007 (1870 listes électorales). La comparaison entre les deux scrutins est manifestement en faveur du précédent. À titre d'exemple, 15,5 millions d'électeurs se sont inscrits pour les Législatives de 2007 contre seulement 13,6 millions pour le scrutin du 25 novembre. Par genre, 54,90 % des inscrits sont des hommes et 45,10% sont des femmes, selon un communiqué du département de Taieb Cherkaoui rendu public samedi 5 novembre. Ce revers éloigne le Maroc des OMD (Objectifs du Millénaire) visant à garantir le tiers des sièges du Parlement aux femmes en 2015. Ce dernier chiffre sera, sans équivoque, au cœur de la polémique devenue désormais rituelle, déclenchée par la non-conformité entre des données de l'Intérieur sur le taux de participation et celles élaborées, sur les bases des chiffres du HCP, par les partisans du boycott. Le précédent du référendum du 1er juillet sur la nouvelle Constitution en est d'ailleurs la parfaite illustration (voir www.lesoir-echos.com). Revers pour les femmes Les données du ministère de l'Intérieur annoncent 1464 têtes de liste dont 96,25% sont des hommes. Un chiffre très révélateur quant à la mainmise de la gente masculine. Passent donc à la trappe les 15 ou 20% des circonscriptions réservées aux candidates que certaines associations féminines ont placés comme un objectif à atteindre lors du scrutin du 25 novembre. Il s'avère, une fois de plus, que les mentalités sclérosées, qui s'accrochent aux commandes des partis politiques, ont la peau dure. Ce revers éloigne le Maroc des OMD (Objectifs du Millénaire) visant à garantir le tiers des sièges du Parlement aux femmes en 2015. Renouveau des candidats Indéniablement, les Législatives anticipées du 25 novembre sont une exception. Nombreux sont, en effet, les députés qui ont choisi de ne pas se présenter à ce scrutin. Parmi les 1464 têtes de listes, 87,57% le sont pour la première fois. En revanche, seulement 12,43% des anciens parlementaires sont tentés de se représenter. Cette faible présence trouve son explication dans l'effet conjugué du Printemps arabe et de la nouvelle Constitution sans oublier le facteur de la fameuse liste noire d'environ 160 élus auxquels le ministère de l'Intérieur a barré la route. Certaines formations ont joué le jeu. C'est le cas du PAM qui a sacrifié plus de la moitié de son groupe parlementaire en n'accordant l'accréditation qu'à 28 députés actuels. D'autres partis n'ont pas montré le même engagement. Ce renouveau n'est pas constaté, cependant, au niveau de l'âge des candidats. Ainsi, selon les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, les candidats de moins de 45 ans représentent 36,03% de l'ensemble des 1464 têtes de liste. Cette tranche d'âge arrive après celle oscillant entre 45 et 55 ans avec 36,16%. Quant à celle du «troisième âge», elle occupe la dernière place avec 27,81%. 4000 observateurs contre 3000 en 2007 Quelque 4.000 observateurs locaux et internationaux, représentant 16 instances, auront la mission de superviser les opérations de vote lors des Législatives anticipées du 25 novembre. Le Conseil national des droits de l'Homme, instance en charge de ce dossier, a annoncé, la semaine dernière, le détail des ONG qui auront ce «privilège». 12 parmi elles sont marocaines: le Tissu associatif d'observation des élections, le CNDH, le Centre des droits des gents, le Forum civil démocratique marocain, le Forum Alkarama pour les droits de l'Homme, l'Organisation marocaine des droits humains, l'Instance marocaine des droits de l'Homme, l'Alliance civique des jeunes pour la réforme, l'Association initiative urbaine, le Centre Chourouk pour la démocratie, l'information et les droits de l'Homme, la Fédération de la ligue démocratique des droits de la femme, l'Association créativité féminine et l'Association Touiza, section Benguérir. Quatre ONG étrangères ont de même été sélectionnées : L'Institut national démocratique américain (National democratic institute), le Réseau des élections dans le monde arabe, l'Organisation Gender Concerns international et le Groupe de recherche international des études sur les espaces émergents et transrégionaux (The International Research Group for Transregional & Emerging Area Studies). Rappelons que les Législatives du 7 septembre 2007 ont connu la présence de 3 000 observateurs représentant un réseau d'ONG marocaines avec le soutien financier de l'Union européenne pour suivre le scrutin. Quant aux étrangers, ils étaient au nombre de 52 et étaient issus de 24 pays.