Pour la deuxième semaine consécutive, Le Soir échos et Radio Aswat se sont associés en animant un débat autour des prochaines élections. Vendredi dernier, Salah El Ouadia (PAM) et Abdelouahed Souhail (PPS) étaient les deux protagonistes de l'émission Daif Assaâ. À quinze jours des élections, la tension monte entre les partis politiques. Le débat du vendredi de l'émission Daif Assaâ sur Aswat a caractérisé l'affrontement entre le porte-parole du PAM, Salah El Ouadie (SEO), et Abdelouahed Souhail (AS) membre du bureau politique du PPS. Agressifs lors du débat, les belligérants ont préféré attaquer l'adversaire plutôt que défendre leurs programmes réciproques. La création du G8 et l'avenir de la Koutla ont été les principaux sujets de cette rencontre. Le G8 a-t-il été créé pour brouiller les cartes du paysage politique marocain ? L'alliance est-elle électoraliste ? SEO : Concernant l'alliance, l'idée avait d'abord germé au moment de la création du Mouvement pour tous les démocrates, dont les idées continuent à évoluer. Nous disons qui si par le passé, c'étaient les idéologies qui définissaient les alliances, aujourd'hui ça a changé parce que le monde a changé. Il est devenu impératif donc de baser les alliances sur les programmes et les orientation,s et non seulement sur les idéologies. À la question de savoir si c'est une alliance électoraliste, la réponse est non, l'alliance a des visées stratégiques, car nous pensons que nous vivons une nouvelle ère, et le paysage politique doit s'adapter à ça. Si on poursuit dans cette logique, alors tous les partis doivent s'allier ? AS : Non, la société comprend des classes sociales, des visions différentes, des idéologies différentes. Si on pense qu'on n'a plus besoin d'idéologies, nous n'avons qu'à instaurer un parti unique. Le monde n'a pas changé, le capitalisme a créé d'énormes problèmes à la planète. Des pays en entier sont en train de souffrir des décisions bancaires et des institutions financières internationales. Le monde a besoin de justice sociale, a plus de solidarité, on ne peut pas dire que les idéologies sont dépassées. « Nous avons fait notre auto-critique. 70 % des personnes que nous présentons au prochain scrutin sont des nouveaux, 15 élus seulement ont été accrédités ». Salah El Ouadia. Le PAM a été la cible de beaucoup de critiques de la part des manifestants au Maroc. Le parti s'engage-t-il dans le G8 pour se faire oublier ? SEO : Tout d'abord, c'est toute la classe politique qui a été visée par les critiques du Mouvement du 20 février. L'intérêt que porte la population aux partis est très bas, et tous les partis en sont responsables. Ce que je peux vous dire aussi, c'est qu'un certain nombre de critiques ont émané d' éléments envoyés par des gens qui ne veulent pas le bien pour ce pays, que ce soit de l'intérieur du Maroc ou de l'étranger. Les banderoles soulevées lors des manifestations ont été imprimées dans des lieux que nous connaissons et nous connaissons très bien les gens qui les ont soulevées. Néanmoins, nous avons dit, à travers plusieurs communiqués, que nous étions d'accord avec la majorité des demandes du M20F. Nous avons seulement condamné la récupération du mouvement pour certains partis politiques, légaux ou illégaux. Et non le PAM n'est pas entré dans le G8 pour se faire oublier mais pour encore plus se manifester. Souhail, vous avez parlé de l'importance de bâtir des alliances sur une base idéologique, comment se fait-il que dans la Koutla, vous avez deux partis progressistes et un parti conservateur ? AS : Les partis formant la Koutla se sont toujours unis sur la base de documents communs. Concernant les idéologies, nous avons amené chacun son idéologie pour les corréler ensemble. En 2007, nous avions réalisé une plate-forme programmatique commune et aujourd'hui nous refaisons de même. Vous ne sentez pas que vous avez une longueur de retard par rapport au G8 ? AS : Non, comment voulez-vous qu'on ait une longueur de retard alors que la Koutla existe depuis une vingtaine d'années ! Le PAM lui existe depuis deux ans, même si ses troupes existaient bien avant et ont même réussi à prendre ce qu'ils pouvaient prendre. La Koutla n'a pas été créée pour réagir au G8. « Comment voulez-vous qu'on ait une longueur de retard alors que la Koutla existe depuis une vingtaine d'années ». Abdelouahed Souheil. Des rumeurs circulent sur une éventuelle alliance entre la Koutla et le PJD, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? AS : La priorité pour nous est la Koutla, viennent ensuite les autres partis de gauche. Les discussions autour du PJD ne sont pas évoquées ni dans les instances du PPS, ni dans celles de la Koutla démocratique. Nous allons aux élections. Si un des partis de la Koutla remporte les élections, la Koutla va-t-elle donner la primauté au PJD ou à un des partis du G8 ? AS : Le futur chef du gouvernement basera son alliance sur son programme électoral. C'est à ce moment-là que les discussion entamerons, et porteront en priorité sur les programmes électoraux. Le chef du gouvernement donnera évidemment la priorité à ses amis et si ça ne suffit pas, il pourra voir ailleurs. Peut-être aussi que le RNI et le MP claquent la porte du G8. Tout est possible. Suite aux critiques dont votre parti (PAM) a fait l'objet, quelle a été votre réponse ? SEO : Ecoutez, nous avons fait notre auto-critique. 70 % des personnes que nous présentons au prochain scrutin sont de nouvelles personnes, 15 élus seulement ont été accrédités. Aucun parti n'a fait pareil.