Une rencontre sur « La diaspora congolaise face à l'émergence de l'économie numérique » est organisée ce samedi au Théâtre Mohammed VI à Casablanca. Objectif : impliquer les Congolais du Maroc dans l'essor de ce secteur. Le Congo-Brazzaville amorce son entrée dans l'ère numérique. Conscient des besoins et des défis impliqués par ce changement, le gouvernement congolais multiplie les initiatives pour favoriser l'émergence de ce secteur économique. Dans ce but, un forum est organisé ce samedi à Casablanca sur la thématique « La diaspora congolaise face à l'émergence de l'économie numérique ». Riche programmation Objectif : intéresser et impliquer les Congolais de l'étranger dans le secteur numérique, en plein essor au Congo-Brazzaville. « L'idée est d'inciter notre diaspora à contribuer au développement du pays. Aujourd'hui, il y a toute une infrastructure qui est en train de se mettre en place au Congo et notre pays a besoin de ressources humaines pour réussir son entrée dans le numérique », explique William Bongho, président de l'association Synergies & Développement de l'Afrique (SDA), organisatrice du Forum avec l'ambassade du Congo au Maroc. La matinée de cette rencontre est consacrée à deux ateliers : un premier sur la formation et les métiers de l'économie numérique, suivi d'un second sur les opportunités de carrière dans le secteur. L'après-midi sera quant à elle dédiée à un débat sur l'économie numérique en tant que levier de croissance, en présence de Yves Castanou, DG de l'Agence de régulation des postes et communications électroniques, de Badr Boubker, directeur de l'économie numérique au secrétariat d'Etat des NTIC et d'un représentant du Technopark de Casablanca. 3 QUESTIONS À … William Bongho, président de l'association Synergies & Développement de l'Afrique (SDA). Comment se porte le secteur numérique actuellement au Congo ? Le programme du président de la République « Le chemin d'avenir » est axé sur l'industrialisation du pays. Or, on ne peut parler d'industrialisation sans parler de nouvelles technologies, ce qui implique l'économie numérique. Pratiquement, tous les secteurs sont concernés avec l'avènement de la fibre optique. La ville de Brazzaville est actuellement un chantier, où on creuse pour faire passer les câbles. Ce grand chantier a besoin de compétences, notamment d'ingénieurs informaticiens. C'est pourquoi nous allons vers nos compatriotes de la diaspora. Après une première rencontre à Paris en mai 2011, vous avez fait le choix d'organiser un forum similaire à Casablanca. Pourquoi cet intérêt pour la diaspora congolaise installée au Maroc ? Le cas du Maroc est probant. D'après nos sources, près de 4 000 Congolais sont installés au Maroc, dont près de 2 500 étudient ou travaillent dans le domaine des TIC (technologies de l'information et de la communication, ndlr). Après la France, où vivent 38 000 Congolais, le Maroc fait partie des pays où il y a une forte présence de la communauté. Nous venons chercher ces compétences et informer nos compatriotes sur le développement du numérique à l'échelle nationale. Quelles mesures concrètes encouragent les Congolais de la diaspora à s'impliquer dans ce secteur ? Lors de notre passage à Paris, les opérateurs présents au forum ont remarqué qu'il y avait un besoin. De nombreux Congolais avec des projets ont pu échanger avec les opérateurs, et certains ont été embauchés. L'une des conséquences du forum est la création d'un fonds d'investissement solidaire pour appuyer les porteurs de projets de la diaspora congolaise qui veulent revenir.