Dans un match extrêmement engagé, les All Blacks ont disposé des Wallabies en demi-finale (20-6). Ils retrouveront dans une semaine le XV de France pour une resucée de la finale de la Coupe du monde 1987. Le rêve de Marc Lièvremont est exaucé. Le 23 octobre, dimanche prochain, sur la pelouse de l'Eden Park, le XV de France retrouvera les All Blacks en finale de la Coupe du monde. Ce qui est au rugby ce que la finale France-Brésil 1998 fut au football. Dans leur quête de ce trophée Webb-Ellis qui les fuit depuis leur premier sacre de 1987, les Néo-Zélandais ont encore résisté à la pression de tout un peuple pour s'imposer en demi-finale face à l'Australie (20-6). Dans l'enceinte d'Auckland quelque peu jaunie par les supporters des Wallabies, les Kiwis ont mis en place leur rigueur tactique pour échapper au match « foufou » souhaité par les Australiens. Dans ce sommet du rugby mondial, à la hauteur du stress attendu, la puissance des « Néo-Z » avec Kieran Read et Brad Thorn a été déterminante. En l'absence de Kurtley Beale (ischio-jambiers), Quade Cooper s'est retrouvé harcelé durant tout le match. Conspué à chaque prise de balle, l'ouvreur australien, un peu perdu dans ses inspirations depuis le début de la compétition, n'a jamais pu accélérer le jeu de son équipe. En face, un joueur a survolé la rencontre. Pointé du doigt il y a deux semaines pour sa virée nocturne en compagnie de Cory Jane, Israel Dagg a confirmé toute l'étendue de son talent. Impressionnante assurance Rebondissant sur chaque appui, d'une assurance impressionnante sous les chandelles et possédant un coup de pied d'occupation chirurgical, l'arrière kiwi a endossé le rôle de Dan Carter (opéré des adducteurs) pour soulager son équipe et offert à Ma'a Nonu le seul essai de la rencontre (17e). La rentrée tardive de Sonny Bill Williams – resté sur la pelouse deux minutes en raison d'un carton jaune – a éclairci les desseins de Graham Henry. Le sélectionneur de la Fougère argentée n'avait nullement l'intention d'envoyer ses joueurs vers leurs envolées habituelles. Les All Blacks se sont concentrés sur un intense combat au ras des regroupements muselant David Pocock, le meilleur joueur dans cette zone. Sur un dernier coup de pied de dégagement, Quade Cooper est emporté en touche sous les cris des spectateurs en transe. Dans sa cabine, Graham Henry tombe dans les bras de son adjoint Steve Hansen. Pour les All Blacks, comme pour les Bleus, le rêve continue. (Avec Agences)