Le raid nautique humanitaire « Ciotat Africa, les voiles du partage », parti le 2 octobre dernier de La Ciotat (France), a fait escale au Maroc du 13 au 18 octobre. Le Soir échos est allé à sa rencontre, à la Marina du Bouregreg. La Marina du Bouregreg, prisée par les couples et les familles en fin de journée et de semaine, a été prise d'assaut dès le 13 octobre dernier par des invités très particuliers. Quatre grands voiliers, poussés par un vent solidaire, y ont fait escale. Il s'agit du raid nautique humanitaire « Ciotat Africa, Les voiles du partage », qui avait déjà fait un passage au Maroc (à Agadir) lors de sa première édition organisée en 2009. Lors de leur passage à Rabat, les navigateurs ont pu distribuer du matériel scolaire aux enfants de deux écoles. Partis le 2 octobre dernier de la ville française de La Ciotat, ces voiliers comptent se rendre jusqu'à Haïti, via le Maroc et le Sénégal. Au passage, ils sèmeront leur générosité. « Les bateaux sont chargés à bloc de biens humanitaires, aussi bien des fournitures scolaires que du matériel médical », nous détaille Roselyne Zander, l'une des navigatrices. « Ces biens proviennent de plusieurs ONG. Pour la partie scolaire, de l'ONG Assistance humanitaire internationale, et pour le paramédical, de l'ONG Hôpital Assistance International », ajoute Gérard Lamur, président de l'association Ciotat Africa, organisatrice de l'événement. De l'art dans l'air Lors de leur passage à Rabat, la trentaine de navigateurs a ainsi pu distribuer une partie de ces présents aux enfants de deux écoles. Il s'agit de l'Ecole du 11-Janvier de Rabat, où le fondateur du raid, Gérard Lamur a étudié, et de l'école nationale de cirque Shems'y de Salé. Des écoliers ravis d'avoir la possibilité de visiter les voiliers et de profiter d'un spectacle gratuit en plein air. Plusieurs enfants du cirque ont d'ailleurs participé aux activités présentées au grand public samedi dernier. Ils ont impressionné les spectateurs par leur talent, aussi bien en acrobaties qu'en jonglerie. Face à eux, les danseurs français de la troupe L'Air dans l'art ont également conquis le public avec un spectacle sur le mât des voiliers. Marina généreuse Des voiliers qui ont été accueillis par un hôte généreux. La Marina du Bouregreg n'a en effet comptabilisé aucun frais en échange de l'arrimage de ces bateaux durant toute la période de leur escale. « Leur idée nous a plus, et comme ils ont sollicité la gratuité, nous la leur avons accordée. Comme ils font une action humanitaire en faveur de jeunes Marocains, nous avons voulu participer à cette action, en être également partenaires », explique Fahd El Mejjati, directeur général de la Marina. Au total, ces navigateurs au grand cœur passeront près de quatre mois sur les flots. Bon vent ! 3 QUESTIONS À Roselyne Zander, Navigatrice participant au raid, rédactrice en chef du magazine marocain Vue sur mer, présidente de l'association Voiles solidaires Maroc. La voile est-elle accessible à tous ? C'est une question d'opportunités. Pour ma part, la passion pour la voile remonte à mon enfance au Maroc. Puis, à vingt ans, j'ai eu la chance de rencontrer mon époux qui était jeune capitaine au long cours à la Marine marchande allemande. A la fin de mes études en journalisme à Paris, j'ai embarqué. Quel est le parcours de votre association, Voiles solidaires Maroc, dont le siège est basé à Mohammedia ? L'association a été créée il y a quatre ans, avec des fous de voile. Notre objectif est, bien sûr, de faire de la voile, mais aussi de faire découvrir ce sport aux enfants des écoles défavorisées. Ceux qui n'auraient a priori pas de chance de monter un jour sur un optimiste [petit bateau d'initiation – n.d.l.r.] Ce qui est peu connu, c'est que tous les enfants du Maroc peuvent apprendre à faire de la voile gracieusement. Là où il y a un yacht club, l'optimiste est gratuit pour tous les enfants. Et les grands navigateurs ont tous commencé sur un optimiste. D'après vos observations, qu'est-ce que la pratique de la voile procure aux enfants ? Je me souviens d'un enfant de l'association L'Heure Joyeuse qui devait avoir 12 ans. Il est monté sur un optimiste, tout seul, et a dit : « On est dans un autre monde ! Ma vie est transformée. Je n'ai plus envie de passer de l'autre côté ». Authentique !