Dans sa dernière publication sur les comptes nationaux du 2e trimestre 2011, le Haut commissariat au plan souligne que le besoin en financement s'est creusé davantage pour se situer à 6,4 % du PIB durant le 2e trimestre de l'année en cours, contre 5,9 % à la même période de l'année 2010. Une pression à la hausse du besoin de financement. Telle est la principale conclusion que l'on peut tirer de la dernière note d'information sur les comptes nationaux du 2e trimestre 2011 du Haut commissariat au plan (HCP). En effet, ce besoin s'est creusé davantage pour se situer à 6,4 % du PIB le 2e trimestre de l'année en cours, contre 5,9 % à la même période de l'année 2010. Ce solde négatif est le résultat de la hausse plus marquée des dépenses d'investissements (36,4 % du PIB au lieu des 35,9 %) sur celle de l'épargne nationale (30,1 % du PIB au lieu de 30 %) toujours sur la même période de référence. L'écart ainsi affiché exprime l'asséchement de liquidité généralisé à l'ensemble du système interbancaire. D'ailleurs, les dernières données disponibles de Bank al-Maghrib laissent dégager pour la période en question un ralentissement du taux de croissance annuel du crédit bancaire, lequel est tiré principalement par les facilités de trésorerie. Dans le détail, les crédits à l'équipement se sont inscrits sur une courbe en décélération, marquant ainsi un ralentissement annuel de 7,4 % en juillet dernier. Il en est de même pour les prêts immobiliers dont l'évolution a affiché un tassement annuel de 8,8 %. Les crédits à l'habitat et ceux accordés aux promoteurs immobiliers ne sont pas en reste. Le taux d'évolution de ces derniers a connu, entre les deux trimestres de l'année en cours, une décélération de 3,6 à 3 %. S'agissant des créances diverses sur la clientèle, celles-ci ont subi une perte annuelle de 7,5 % au cours du mois de juillet dernier, toujours selon la banque centrale. Le HCP, dans sa note, souligne que l'épargne nationale brute s'est située à 28,1 % du revenu national brut disponible au lieu des 28,5 % sur un an. Cette diminution des prêts consentis sur le marché s'inscrit de plus en plus sur la durée et recouvre ainsi un caractère durable. Raison pour laquelle, la banque des banques a procédé dernièrement à des « opérations de pension livrée à terme plus long, dans le cadre de ses opérations de régulation du marché monétaire ». La première opération du genre, effectuée mardi dernier, consistant en la prise en pension à 3 mois a été réglée hier. La question de savoir comment mobiliser plus d'épargne se pose avec acuité surtout dans ce contexte d'incertitudes. Le HCP dans sa note souligne que l'épargne nationale brute s'est située à 28,1 % du revenu national brut disponible au lieu des 28,5 % sur un an. Cette baisse est à attribuer à la progression de 5,4 % de la dépense de consommation finale contre une baisse de 0,2 % l'année précédente. Sa contribution à la croissance a été de 3,1 points, portant ainsi le taux de croissance de la machine économique au 2e trimestre 2011 à 4,2 % au lieu de 3,6% l'année d'avant. Et c'est la contribution de l'activité non agricole qui semble le plus tirer la barre vers le haut. La valeur ajoutée de celle-ci a en effet gagné 4,6 % contre un repli de 3,4 % au même trimestre 2010. Pour sa part, le taux de croissance du PIB non agricole a enregistré un léger ralentissement passant ainsi de 4,7 à 4,1 % en un an. Sur ce chapitre, il faut noter que tous les secteurs ont affiché des progressions plus ou moins importantes. Exception faite pour les deux activités hôtels et restauration et celle de la pêche qui se sont retirées respectivement à 3,7 % et à 1,9 %. Les comptes nationaux relatifs au deuxième trimestre 2011 font enfin dégager une contribution négative des échanges extérieurs à la création de la richesse. Cette contribution négative avait atteint 2,1 points. La note du HCP à ce sujet reste très explicite: « C'est ainsi que les exportations de biens et services qui ont augmenté de 10,2 % au lieu de 15,1 % ont contribué de 3,1 points à la croissance du PIB, alors que les importations qui se sont accrues de 14,9 % contre une diminution de 2 % ont enregistré une contribution négative de 5,3 points ».