Les jeunesses de plusieurs partis politiques s'unissent sous le nom de « Mouvement du 25 novembre ». Leur objectif : investir la rue par milliers pour faire entendre leur voix. Un réel bouillonnement agite les jeunesses de différents partis. Celles-ci sont de plus en plus impatientes de faire entendre leur voix et de faire valoir leur doit à la gestion politique. Cette volonté affichée a fini par se traduire en un « Mouvement du 25 novembre », une initiative que parrainent trois tendances : le Cercle des jeunes démocrates marocains, le Forum de la jeunesse marocaine et la Ligue marocaine des jeunes pour le développement et la modernité. A l'instar du mouvement féministe en quête de parité, ces jeunes veulent eux-aussi investir les rues pour revendiquer plus de sièges au Parlement. La réflexion autour de la date de cette marche semble se diriger vers le 6 novembre. Un choix dicté par la symbolique patriotique que représente ce jour commémorant la Marche verte à laquelle Feu Hassan II a appelée en 1975. La date de la marche n'a pas encore été fixée, mais elle ne saura tarder. Mais, au sein du Mouvement du 25 novembre, cette éventualité, même si elle approuvée par la majorité, ne cadrerait pas réellement avec l'urgence du moment : «La réflexion est en cours, mais ce sont les amendements attendus cette semaine qui décideront en fait de la date de notre marche. Nous devrons alors réagir en conséquence et dans les plus brefs délais », estime Ali Elyazghi, secrétaire général de la jeunesse de l'USFP. Partisans du MP, du PAM, de l'UC et de l'USFP, ils sont déterminés, à l'unanimité à participer concrètement à la politique du Maroc de demain. « C'est une bataille commune que nous menons au sein des partis. En plus de la jeunesse partisane, plusieurs acteurs de la société civile et du Mouvement du 20 février ont adhéré à ce projet par le biais duquel nous voulons monter que si on rate cette occasion de faire participer les jeunes à la gestion politique, ce sera alors une grossière erreur ! », s'exclame Ali Elyazghi qui vient de se présenter comme candidat à Rabat (quartier l'Océan). Si ce dernier ne cache pas son ambition de décrocher un siège aux prochaines élections, Réda Bachir, du PAM, déclare clairement qu'il n'en a pas la prétention. « Je n'ai pas d'ambition électorale. Le fait de me sentir utile au PAM où les jeunes sont réellement impliqués me suffit », confie-t-il. Pour ce dernier, l'importance justement pour les jeunes est qu'ils se sentent militants à part entière au sein des partis, ce qui n'est pas le cas de la majorité. « Ce Mouvement du 25 novembre a une vision claire et précise : la participation politique des jeunes. Nos revendications se limitent au minimum de ce qui peut leur être accordé », précise Réda Bachir. Dans une déclaration rendue publique la semaine précédente, le Mouvement du 25 novembre revendique qu'on réserve aux jeunes (femmes et hommes) 45 sièges sur une liste nationale indépendante et qu'on leur accorde les têtes de liste locales afin d'atteindre une représentativité de 20%. Le mouvement estime également nécessaire que l'âge du candidat jeune de la liste nationale soit moins de 35 ans et non 40, conformément à l'usage international. Par ailleurs, ces jeunes annoncent leur volonté de participer à l'observation du déroulement des élections aux côtés du tissu associatif afin d'en préserver la transparence la plus totale. « Nous appelons tous les partis politiques, les groupes parlementaires et les différents acteurs à une adhésion sérieuse et active pour garantir la représentativité démocratique des jeunes marocains au sein des partis, du Parlement ou dans les conseils municipaux », insiste le mouvement. Mais, si leurs doléances ne trouvent pas échos, ces jeunes se disent prêts à manifester leur colère dans les rues et, si nécessaire, boycotter les élections. Preuve de leur détermination, ils n'hésiteront pas non plus à saisir le Conseil constitutionnel. « Notre but est de faire pression par tous les moyens possibles et réglementaires. Lors du dernier discours de SM le Roi Mohammed VI, le message était clair «A chaque époque, ses hommes et femmes» », rappelle Mehdi Bensaïd, président du Cercle des jeunes démocrates marocains.