Présidence algérienne au CS : Le Sahara marocain absent de l'agenda    L'Organisation démocratique du travail dénonce un «système de santé à deux vitesses» et alerte sur les fragilités économiques et sociales du Maroc    Contrôle des frontières : l'Espagne alloue 2,5 millions d'euros au Maroc sous forme de véhicules tout-terrain    Nabil Benabdallah: «Nous avons perdu un militant hors pair»    Halte aux éventuelles pratiques illégales lors des campagnes d'opération de la cataracte    Pour la valorisation des terres collectives ethniques pour le bien du pays et de son développement    Marché des changes (26 décembre au 01 janvier) : le dirham se déprécie de 0,5% face au dollar    Nouveaux délais pour les voitures neuves    Tanger : Ouverture imminente de La Plaza Toro après sa rénovation    Gaza : le ministère de la Santé du Hamas annonce 88 morts en 24 heures    Les Etats Unis sous le coup d'une forte tempête hivernale    Les pays du CCG comptent 57,6 millions d'habitants en 2023    Ligue des Champions d'Afrique. L'AS FAR consolide son leadership avec l'appui du Raja    Le Maroc ou la Belgique? Zakaria El Ouahdi se positionne    Un joueur de l'OM considère Achraf Hakimi comme le meilleur de Ligue 1 cette saison    Casablanca: Lancement des travaux du centre fédéral de formation de football    Nesryne El Chad subit une opération chirurgicale à Rabat et manquera la CAN    Un nouveau virus respiratoire suscite des inquiétudes mondiales    Des photos d'élus locaux enveloppées dans des gri-gri agitent la toile    Acte solidaire pour le développement rural    Notre honte de la rougeole    Températures prévues pour le lundi 06 janvier 2025    De la parole poétique pour interroger le monde    Le Maroc prend part à la 15ème édition du Festival du théâtre arabe à Mascate    Face à l'intensification de la contrebande de cacao, la Côte d'Ivoire s'inquiète    La demande de réinscription de Dani Olmo et Pau Victor rejetée    Chicherit et Sanders ouvrent le bal en remportant la 1ère étape    Kings World Cup: le Maroc s'offre l'Ukraine et affronte le Japon dans « Last Chance »    Plus de 30 morts selon les secours à la reprise des négociations sur une trêve    Syrie : Les craintes de la minorité «alaouite»    Mali : l'armée annonce avoir arrêté une figure du groupe Etat islamique et tué plusieurs terroristes    Le potentiel pour le Maroc s'élève à 12 milliards de dirhams    Le déficit commercial en hausse de 5,2% à fin novembre    Japon : Décès de la doyenne de l'humanité à 116 ans    La famille Benabbés-Taârji rachète l'hôtel de charme « Les Deux Tours » de Marrakech    IA: Microsoft veut investir 80 milliards de dollars dans les infrastructures    Diaspo #370 : En Allemagne, Hajar Tanjaoui fait le doublage de Peppa Pig en darija    Décès d'un élève-officier en troisième année à l'Académie royale militaire de Meknès et blessures d'autres personnes dans un tragique accident de la route entre Khouribga et Oued Zem    Une délégation de haut niveau du Ministère de l'Intérieur en visite sur le terrain dans la région d'Al-Haouz pour suivre l'avancement de la reconstruction et répondre aux besoins des victimes du tremblement de terre    Le DG d'Amnesty International au Maroc, Mohamed Sektaoui, n'est plus    Prévisions météorologiques pour le dimanche 05 janvier 2025    Alerte météo : fortes averses et chutes de neige dimanche et lundi dans plusieurs régions    BRICS. Le laboratoire d'un multilatéralisme très hétérogène    MAGAZINE : Arts, l'année des gros retours    Edition. Bichr Bennani : "En soutenant le lecteur, on dynamiserait toute la chaîne du livre !"    Edition. Layla Chaouni: "Le Fennec a pris une approche différente en vendant directement en ligne"    Espagne : record de fréquentation pour les sites du patrimoine national en 2024    «Apocalypse», le nouveau livre de Abdelhak Najib    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pollution de la Moulouya : les ONG portent plainte
Publié dans Le Soir Echos le 28 - 09 - 2011

Quatre ONG de l'Oriental ont décidé de porter l'affaire de la Moulouya devant la justice. Ce jeudi, une plainte sera déposée au tribunal de première instance de Nador.
L'affaire de la Moulouya n'est pas finie. Deux mois après la découverte, le 15 juillet dernier, de milliers de poissons morts dans le fleuve, les ONG de l'Oriental sont bien déterminées à faire toute la lumière sur l'origine de cette catastrophe écologique. Suite à la forte mobilisation de la société civile, des commissions d'enquête se sont penchées sur la question et ont rendu leurs conclusions, mais les ONG ne s'estiment pas satisfaites des résultats. « Le responsable doit être désigné. Les institutions n'ont pas assumé leur rôle. Tout a été fait pour camoufler la vérité », estime Mohamed Benata de l'Espace de solidarité et de coopération d'Oujda. Pour les ONG, plusieurs indices semblent montrer que l'usine Sucrafor serait responsable de la pollution (voir encadré).
Bien décidés à ne pas baisser les bras, les associations Homme et Environnement de Berkane, Chems de Ahfir, l'Espace de solidarité et de coopération d'Oujda et Moubadra de Zaïo ont décidé de porter l'affaire en justice. La plainte doit être déposée ce jeudi 29 septembre au tribunal de première instance de Nador par l'avocat mandaté par les ONG, Me Lamrani. « Nous demandons à la Sucrafor de ne plus rejeter ses eaux usées dans l'oued sans les avoir préalablement traitées. Nous exigeons que les associations soient présentes la prochaine fois, lors du traitement des eaux, et qu'un expert soit désigné pour vérifier le bon traitement des déchets », nous explique Me Lamrani. Les ONG espèrent ainsi ne plus voir la catastrophe se répéter. L'avocat se déclare confiant sur cette affaire, tout en reconnaissant que la procédure risque d'être longue. « Non seulement l'usine Sucrafor est concernée par la plainte, mais elle n'est pas la seule. Les Eaux et forêts, les communes et les autorités locales devront également répondre devant la justice », précise l'avocat.
Pour les ONG, la plainte s'est imposée comme une évidence. « C'est notre rôle en tant que société civile. Nous voulons montrer aux décideurs politiques qu'il existe une société civile qui s'intéresse à l'environnement et qu'il faut le prendre en compte dans les décisions », explique au Soir-échos Najib Bachiri, de l'association Homme et Environnement. Se tourner vers la justice est aujourd'hui un test pour les associations environnementales qui espèrent ainsi voir l'effectivité des nouvelles lois et de la nouvelle Constitution en matière de droit à l'environnement. « Cette plainte est un test pour le Maroc. Nous attendons de voir s'il existe bel et bien des droits qui nous protègent, ou si ces droits ne sont évoqués que pour faire bonne figure à l'extérieur du Maroc et protéger les intérêts des riches », déclare Mohamed Benata, de l'Espace de solidarité et de coopération. Autant dire que la plainte sera suivie de près par tous ceux qui espèrent voir le droit à l'environnement devenir réalité dans le royaume.
Mohamed Benata nous liste les arguments recueillis pour étayer l'hypothèse d'une responsabilité de l'usine Sucrafor. Tout d'abord, les ONG ont recueilli le témoignage des riverains de l'oued. Ceux-ci ont affirmé avoir perdu du cheptel et subi des dégâts agricoles, en plus de mauvaises odeurs provenant de l'usine. Puis, il y a le témoignage accablant d'un ancien employé de la Sucrafor, qui affirme que l'unité industrielle n'a pas utilisé cette année les bassins de rétention pour traiter les rejets liquides et, particulièrement, les rejets de produits chimiques. Les rejets auraient été directement rejetés dans la Moulouya sans traitement préalable. L'ancien employé détaille également les produits toxiques utilisés dans l'usine : formol, soude et acide. Ce témoignage a notamment été filmé puis diffusé sur youtube avant d'être retiré suite à des pressions sur l'employé en question.
Contacté par le Soir échos, le directeur de l'usine Sucrafor, Nahid Salah s'insurge dès qu'on évoque le recours à la justice des ONG. «Depuis l'annonce de la mort des poissons, notre établissement fait l'object de propos calomnieux visant à nous faire endosser l'incident », s'exclame-t-il, tenant à rappeler le poids de Sucrafor dans la production nationale de sucre et la dimension « citoyenne » de l'entreprise. Quant aux produits toxiques cités par les ONG, Nahid Salah nous répond habilement : « Nous utilisons le procédé de fabrication le plus moderne. Nous n'avons pas de produits nocifs ». Pas de non franc donc. Quant à la vidéo sur Youtube, Nahid Salah soutient qu'il s'agit d'un « saisonnier immigré », ce qui, selon lui, entamerait la crédibilité du témoignage.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.