La Chambre des conseillers a été saisie par plusieurs de ses membres pour ouvrir une enquête. Objectif : traquer les conseillers qui auraient un lien quelconque avec les milieux de la criminalité de tous genres. Graves accusations face auxquelles la Chambre des conseillers devra incessamment réagir. «La réunion du bureau, cette semaine, aura pour ordre du jour l'ouverture d'une enquête ayant pour but de vérifier ces accusations», annonce Abdelmalek Aferiat, membre du bureau de la Chambre des conseillers. Révolté, ce dernier, n'a pas hésité à crier haut et fort son indignation à l'ouverture de la séance plénière de la Chambre des conseillers, mercredi soir. C'est d'ailleurs, au cours de la matinée de ce même jour que l'affaire a éclaté lorsqu'un député s'est attaqué à l'intégrité des conseillers à l'occasion des travaux de la Commission parlementaire de l'Intérieur, de la décentralisation et des infrastructures présidée par le ministre de l'Intérieur. Les propos n'ont pas tardé à semer la zizanie et ensuite à légitimer le sentiment d'humiliation chez les conseillers qui ont tenu à exprimer leur indignation unanime à la séance plénière. Ils y ont revendiqué l'ouverture d'une enquête qui devra traquer les mauvaises graines et protéger la crédibilité de la Chambre des conseillers. Les représentants des différents partis se sont succédé, pour rappeler que la nouvelle Constitution levait désormais l'immunité des députés qui devront dorénavant répondre de leur responsabilité et déviation. «Je vous avoue qu'avant de quitter la Chambre, je fouille soigneusement mes poches, pour m'assurer qu'elles sont vides ! », s'exclame, à l'occasion, Abdelmalek Aferiat, représentant le groupe fédéral de l'unité et de la démocratie. Connu pour son franc-parler, ce conseiller a défendu corps et âme l'intégrité de ses pairs. «J'ai toujours reconnu que la falsification et l'utilisation de l'argent sont effectivement monnaie courante. La Chambre des conseillers n'est pas une zaouia, mais il est inadmissible de salir la réputation de tous ses membres », s'indigne-t-il. L'ouverture d'une enquête sur certaines conseillers semble s'imposer d'elle-même, aux yeux des autres membres de la Chambre. C'est pourquoi, l'ouverture d'une enquête semble s'imposer d'elle-même, aux yeux des conseillers. «Si les accusateurs ont des noms, il faudra les révéler, déposer des plaintes et engager les procédures judiciaires », estime ce conseiller précisant que le bureau de la Chambre des conseillers devra visionner la cassette vidéo où figure l'enregistrement intégral de la séance de travail de la commission de l'Intérieur du mercredi 21 septembre avant d'entamer son enquête. Mais au-delà de cette éventualité, certains députés commencent à croire que les travaux des commissions parlementaires dévient de leur trajectoire lorsqu'ils deviennent l'occasion, pour certains, d'exorciser leurs démons. «Au lieu de proférer des accusations contre les conseillers au sein d'une commission, il fallait simplement déposer des plaintes contre les personnes accusées», soutient Abdelmalek Aferiat pour qui les commissions sont appelées, en ce moment précis, à redoubler d'effort afin de permettre au Maroc de dépasser «cette période délicate». «Il faut débattre de problèmes très sérieux pour en sortir, au lieu de se perdre dans d'autres débats», pense ce conseiller affirmant que l'Etat doit jouer le rôle de l'accélérateur pour promouvoir cette volonté du changement. Ce qui n'est pas le cas, à en juger des nombreux obstacles qu'affronte la commission d'enquête parlementaire sur l'Office de commercialisation et d'exportation (OCE). «Pourquoi le chef du gouvernement a demandé au président de la Chambre des conseillers de mettre un terme à cette enquête ?», se demande Abdelmalek Aferiat. Et de rappeler la décision de la Chambre de poursuivre ce travail coûte que coûte. Ainsi, la plainte déposée contre l'OCE, étant limitée à son exercice au titre de 2005 à 2007, n'a pas empêché la commission de poursuivre son enquête qui, elle, s'étend sur toute l'activité de l'Office depuis sa création en 1965 à 2011. Malgré le refus de collaboration avéré de l'ensemble des parties liées directement à l'OCE, à commencer par son directeur, la commission parlementaire ne baisse pas les bras, quitte à utiliser la force de la loi. C'est ainsi qu'elle veut prouver son intégrité !