Le Comité exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) a décidé la révocation de quatre de ses conseillers, pour avoir assisté à l'ouverture de la nouvelle année législative. Une bataille rangée s'annonce entre Noubir Amaoui et les conseillers CDT, après la décision du comité exécutif du même syndicat de révoquer quatre de ses conseillers pour avoir assisté à l'ouverture de la nouvelle année législative. Les conseillers licenciés ont publié, hier, un communiqué dans lequel ils ont contesté «l'illégalité» de cette décision affirmant que «leur présence vendredi au Parlement n'est pas contradictoire avec le statut interne de la centrale syndicale à laquelle ils appartiennent». Un «combat» judiciaire se profile à l'horizon entre la centrale de Noubir Amaoui et les quatre conseillers, qui affirment s'accrocher à leur droit de continuer à s'acquitter de leur tâche en tant que membres de la Chambre des conseillers. Le Comité exécutif de la CDT avait demandé à ses neuf conseillers de bouder l'ouverture de la nouvelle année législative, conformément à sa décision de retirer ses conseillers du Parlement prise au mois d'avril dernier en protestation contre ce que le syndicat avait appelé des «dysfonctionnements» existant au sein de la deuxième Chambre. Les conseillers mécontents dénoncent le caractère «politicien» de cette opération, précisant que «l'intérêt de la Nation et celui de ceux qui les ont élus prime toute autre considération». «Le retrait de la CDT de la Chambre des conseillers n'a d'ailleurs eu aucun impact politique, moins encore social», explique le conseiller Abdelmalek Aferiat, qui indique avoir présenté sa démission auprès de la direction de la CDT le 10 septembre dernier. M. Aferiat conteste «l'unilatéralisme» et «l'inopportunité» de la décision du retrait du Parlement, précisant que les neuf conseillers CDT n'ont pas été informés, ni consultés sur cette décision. Même son de cloche relevé chez les autres conseillers démis, en l'occurrence Abderrahim Errammah (secrétaire local de la CDT à Fès), Mohamed Daïdaâ (secrétaire général du syndicat des Finances), Mohamed Lechgar (responsable CDT dans le secteur des collectivités locales). Les parlementaires démis, réunis récemment en Conseil confédéral, soulignent la nécessité pour la CDT d'être présente au Parlement en tant que «paravent du militantisme», appelant à capitaliser sur les acquis accumulés par la même centrale syndicale. «Le groupe parlementaire de la CDT a été à l'origine de plusieurs acquis, notamment ce qui a été réalisé pour les employés de la CNSS, et la promulgation du Code de travail», fait valoir le groupe parlementaire démis. Reste maintenant l'avenir des quatre conseillers CDT. Des rumeurs faisaient état hier de la possibilité que ces conseillers adhèrent au groupe parlementaire de Fouad Ali El Himma. Cela a été démenti hier par Abderrahim Errammah, qui s'est contenté d'évoquer des réunions de concertation avec des conseillers d'autres centrales syndicales sans toutefois les citer. Du côté de la direction de la CDT, le numéro deux de ce syndicat, Abdelkader Ezzaïr, était injoignable hier. La décision de licenciement prise par la CDT à l'encontre de ses conseillers ne sera pas sans dégâts. Cette décision peut ouvrir la plaie des départs, à moins d'une année de la tenue des élections communales annoncées pour le 12 juin 2009.