Les partis politiques commencent, enfin, à se saisir de ce qui se passe en Libye. Surfant sur l'information voulant que des éléments du Polisario aient pris fait et cause pour Kadhafi, le Mouvement populaire est le premier à réagir. Après avoir eu la confirmation par le Conseil national de transition en Libye, de ce qui n'était auparavant que pures rumeurs, les partis politiques marocains commencent enfin à réagir. L'information, c'est l'implication supposée d'éléments du Polisario dans les affrontements et autres dépassements des forces pro-Kadhafi. D'après le CNT, ils seraient 556 membres du front à avoir été arrêtés et détenus par les rebelles. Premier à surfer sur cette thèse, le Mouvement populaire pour lequel «le Polisario a soutenu le despotisme en envoyant des troupes de mercenaires qui ont effrayé la société libyenne et lui font vivre les pires instants de son histoire». Le MP va plus loin et demande aujourd'hui la tête du Polisario. «Nous invitons toutes les âmes nobles et vivantes à montrer du doigt la participation du Polisario dans la boucherie effectuée par Kadhafi contre son peuple et nous invitons les Nations Unies ainsi que l'Union européenne et tous les pays se disant démocratiques à considérer le Polisario comme une organisation terroriste menaçant la paix et la stabilité dans la région du Sahel et l'Afrique du Nord» . Une demande de radiation du front de l'Union Africaine a également été faite. Du côté des rebelles libyens, le CNT (Conseil national de transition) préfère attendre de rassembler tous les prisonniers sous sa main avant de saisir la Justice internationale à l'égard du front ou de l'Algérie. Mais venant d'un pays et d'une entité qui se réclament toujours du «droit des peuples à disposer d'eux-mêmes», l'implication du Polisario et du voisin de l'Est a de quoi choquer. Et l'heure des comptes ne tardera pas à sonner.