Le Real Madrid et le FC Barcelone ont ouvert la saison 2011-2012 de Liga en offrant à leurs aficionados une Supercoupe des grands jours. Mais à la fin, c'est encore le Barça qui a gagné. Le premier round de cette Supercoupe d'Espagne s'est joué dimanche dernier, en soirée, dans l'antre de la maison blanche et devant plus de 90 000 spectateurs. Pour un mois d'août, cette affluence au Santiago Bernabeu a été remarquable, tout juste à la hauteur du spectacle offert par les 22 acteurs. Après un premier quart d'heure de pressing des stars du Real, Özil ouvrait la marque sur un magnifique service de Karim Benzéma, très en vue depuis le début de la rencontre (1-0, 13e). Sans s'affoler, le Barça a tranquillement lancé sa machine et mis sur orbite David Villa qui égalisait d'une magnifique frappe enroulée finissant sa course en pleine lucarne du malheureux Iker Casillas (1-1, 36e). Auteur de la passe décisive qui devait donner lieu au but de Villa, le génie argentin Lionel Messi a une fois de plus marqué de son empreinte ce classico, en résistant aux défenseurs madrilènes avant de tromper Casillas (1-2, 45e). Cependant, ce Real version 2011-2012 a du caractère. Peut-être trop parfois quand on voit ce dont est capable Pépé. Il a été l'auteur notamment d'une passe lumineuse pour Xavi qui égalisa sur une belle frappe à l'entrée de la surface (2-2, 54e). Et quel match ! Une vraie bataille. Alors que le Real dominait en première période, c'est le Barça qui a le premier trouvé la faille par Iniesta superbement servi par Messi (1-0, 14e). Profitant ensuite d'une très bonne période madrilène, Ronaldo égalisait et redonnait un peu d'espoir aux siens (1-1, 20e). Mais Lionel Messi ne l'entendait pas de cette oreille. Juste avant la pause, le lutin argentin redonnait l'avantage aux Blaugranas après une talonnade inspirée de Piqué (2-1, 44e). Au retour des vestiaires, les débats reprenaient sur le même tempo, mais il fallut attendre la 82e minute pour voir Benzéma égaliser et peut-être offrir à son équipe la chance de disputer des prolongations (2-2, 82e). Mais si le Real a montré qu'il pouvait maîtriser par moments la force collective du Barça, il ne pouvait rien au Camp Nou contre Messi. L'Argentin, bien plus frais qu'à l'aller, a attendu les dernières secondes du temps réglementaire pour crucifier ses adversaires en reprenant un centre d'Adriano (3-2, 88e). Accessoirement, le n°10 catalan destituait de son record de meilleur buteur de la Supercoupe… un certain Raul. Dès lors vexés et sous l'emprise de la colère, les Madrilènes ont pourri les dernières minutes avec les exclusions de Marcelo, auteur d'un vilain tacle sur la dernière recrue barcelonaise, Fabregas, mais aussi de Mesut Özil et de David Villa qui échangeaient des coups dans un début de bagarre générale. Même Mourinho venait en rajouter une couche. Le spectacle offert par les deux équipes ne méritait sûrement pas une telle escalade. Mais devant le génie, certains s'énervent, d'autres s'inclinent. Avec le trophée des Champions de Tanger (Lille-Marseille 4-5) et cette Supercoupe d'Espagne en amuse-bouche, l'exercice 2011-2012 s'annonce très offensif, voire explosif. Et une question reste en suspens : qui pourra arrêter ce Barça qui vient tout de même de remporter consécutivement le championnat, la Ligue des champions et maintenant la Supercoupe ? Apparemment personne.