Les radios privées veulent déployer leurs tentacules Après avoir défendu leurs orientations locales, de plus en plus de radios veulent émettre sur l'ensemble du territoire. La motivation serait purement économique. Les détails. Après avoir défendu leurs orientations locales, de plus en plus de radios veulent émettre sur l'ensemble du territoire. La motivation serait purement économique. Les détails. Les radios privées changent d'orientation. Celles de la première licence demandent pour la plupart des extensions de licence. Y compris les radios qui avaient dès le départ un positionnement ultra local. C'est le cas notamment de Cap radio, cette station qui émet sur Tanger depuis 2006. Aujourd'hui, elle veut une extension sur Casablanca et Rabat. Cap radio n'est pas la seule. Radio Plus s'était aussi défendue au départ comme étant une radio locale, une antenne sur Marrakech et une autre sur Agadir. Il y a plus de six mois, cette radio a demandé à la HACA une extension de licence pour émettre sur Casablanca. Cette extension qui doit figurer dans le nouveau cahier des charges de la radio dirigée par Abderahmane Adaoui a pris plus de temps que prévu. Cela est dû au fait qu'il y a eu des changements dans le tour de table. Radio plus est aujourd'hui détenue à 50,5% par l'entreprise Holmarcom de la famille Bensalah. «Le dossier est en cours d'étude, Abderrahmane Adaoui doit apporter les documents de vente, l'accord de principe est là, mais nous n'avons pas encore validé le nouveau cahier des charges», souligne une source à la HACA. Aujourd'hui, toutes les radios privées ont l'ambition d'émettre sur tout le territoire national. Pourquoi ce revirement ? «La motivation est d'abord économique, toutes les radios savent qu'en émettant sur tout le territoire elles peuvent attirer forcément plus d'annonceurs», déclare une autre source à la HACA souhaitant garder l'anonymat. Cette démarche est-elle légale ? Ces radios qui ont obtenu des licences pour être des radios locales ont-elles le droit de changer de positionnement ? «Rien ne leur interdit de le faire à condition qu'elles en aient les moyens et que le cahier des charges soit modifié», souligne cette même source. Younes Boumehdi, le patron de Hit radio et secrétaire général de l'Association des radios et télévisions privées regrette que ces radios locales n'aient pas gardé leur positionnement initial. «Cela aurait été intéressant de défendre ce positionnement local ou régional pour respecter cette diversité recherchée au départ par la HACA». Selon Aissam Fathya, le directeur général de l'agence Kenz media qui fait du media planning, les radios ont fini par se résoudre à la réalité que les plus grands annonceurs se situent sur l'axe Casa-Rabat et qu'il est donc important pour elles d'émettre sur cet axe. Cette même source soutient par ailleurs que ces radios locales auraient dû déployer plus d'efforts pour démarcher les PME locales. «Cela aurait aidé à faire connaître ces sociétés et à les pousser à annoncer sur ces radios», estime Aissam Fathyia. Pour ce qui est des exigences des radios Aissam Fathya, souligne que les annonceurs s'intéressent le plus souvent aux radios qui possèdent la plus forte écoute et effectuent aussi leur choix en fonction de la cible. Dans la deuxième vague de radios privées, Abdessamad Aboulghali, le patron de Radio Luxe qui va démarrer le premier mars prochain, souhaiterait également, à terme, émettre sur tout le territoire. Pour l'heure, son entreprise se contente du déploiement sur 5 villes.