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« La Koutla n'est pas morte »
Publié dans Le Soir Echos le 05 - 08 - 2011

Habib El Malki, membre du bureau politique de l'USFP tente de minimiser les divergences au sein du bloc « démocrate ». Il se dit également confiant quant aux chances de son parti de remporter les prochaines élections.
Les partis de la Koutla sont-ils sur la même longueur d'onde concernant les textes de lois que l'Intérieur a soumis aux partis ?
Il y a convergence sur l'essentiel, c'est-à-dire moderniser la vie politique conformément à l'esprit de la nouvelle Constitution. Tout le monde est conscient que les réformes politiques en cours sont cruciales. Elles constituent le véritable examen de passage à l'étape suivante. Il faut dégager de nouvelles perspectives sur la base de nouvelles pratiques, pour réconcilier le citoyen marocain avec son avenir. La concertation permettra d'aplanir tous les points de divergence. Ce qui est fondamental, c'est d'éviter une future OPA sur les nouvelles institutions par des réseaux mafieux qui se placent au-dessus des partis et qui font la loi au nom de certains d'entre-eux.
La Koutla a-t-elle encore de l'avenir, sachant que des figures de proue de l'USFP pensent qu'elle a accompli sa principale mission avec la formation du gouvernement de l'alternance en 1998 ?
Il faut distinguer les alliances stratégiques des alliances tactiques. En politique, une mémoire courte est mauvaise conseillère. La Koutla a joué un rôle fondamental dans toute la dynamique que connait le Maroc. Malheureusement, les agissements de certains responsables, certaines déclarations, des mauvaises humeurs coûteuses, de faux calculs, etc. ont provoqué une panne durable dans le moteur. Mais paradoxalement, les développements de la situation politique, particulièrement depuis 2008, remettent à l'ordre du jour la Koutla comme cadre de concertation et d'initiative. De ce fait, la Koutla n'est pas morte. Le champ politique est parsemé d'épis sans graines et d'épis de taille courte sans paille.
La politique marocaine est-elle condamnée à évoluer sans graines et sans paille ?
Rénover le cadre et s'ouvrir sur certaines forces de gauche est l'une des conditions majeures pour garantir une application saine de la nouvelle Constitution. Aujourd'hui, la société marocaine a besoin de stabilité pour réussir les réformes. La Koutla rénovée, en tant que pôle stabilisateur dans le changement, doit remplir cette mission.
Le roi dans son discours du trône a appelé à l'émergence d'une nouvelle élite. L'USFP peut-elle présenter de nouveaux visages aux législatives anticipées ?
Le renouvellement des élites est un signe de vitalité. Il doit s'inscrire dans le cadre d'une politique réfléchie couvrant toutes les étapes d'évolution des jeunes, afin que l'élite de demain, tournée vers l'avenir, ne soit pas coupée des réalités. L'histoire de l'USFP a toujours été portée par des jeunes à tous les niveaux de responsabilité et dont l'âge moyen ne dépassait pas 30-40 ans. Personnellement, je me suis présenté aux élections législatives à 30 ans, comme j'ai assumé des responsabilités nationales au sein du parti encore plus tôt. L'USFP, à l'occasion des réformes politiques en cours de discussion, défendra la représentativité des jeunes compétences au sein de la future chambre des députés.
Quid de vos alliances ? Le PJD, y a-t-il une place ?
J'ai défini ma position quant aux alliances. Dans ce domaine, être pragmatique ne signifie pas être un adepte du sable mouvant. Le citoyen marocain a besoin de se retrouver de manière claire.
Au fil des années, l'USFP a perdu plusieurs de ses bastions urbains au profit du PJD, est-ce la cause à «la parenthèse désenchantée» ?
Effectivement, l'USFP a perdu sur le plan électoral ces dernières années. Les raisons sont multiples. Deux me semblent importantes à retenir. La première, c'est que nous avons «payé» pour faire avancer la transition politique. D'ailleurs, la Constitution de 2011 n'est pas étrangère aux combats que nous avons menés particulièrement depuis la Constitution de 1996, combats mal connus et mal expliqués. La deuxième raison porte sur les difficultés de passage à un véritable parti de gouvernement – au sens politique du terme. C'est un processus qui nécessite une mutation culturelle et le respect définitif des règles du jeu démocratique. C'est-à-dire la confiance dans nos institutions. Nous sommes décidés à gagner les prochaines élections. La décantation de la situation politique nous est favorable. L'alternance démocratique est devenue l'un des principaux piliers de la nouvelle Constitution. C'est le couronnement de notre combat historique avec l'expérience du gouvernement d'alternance comme premier tournant. Un programme électoral novateur, qui sort des sentiers battus, porté par le langage de vérité et présentant de manière concrète les solutions alternatives. Les candidats qui défendront le programme seront représentatifs des mutations profondes que connaît la société marocaine.


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