Pacte pour l'émergence industrielle, vision 2020 pour le tourisme et un Plan vert pour l'agriculture… Autant de stratégies pour une économie compétitive ; des stratégies qui portent déjà leurs fruits. Développer son économie, c'est d'abord avoir une grande visibilité par rapport aux potentiels des secteurs les plus porteurs et, partant, de bâtir des stratégies pour en optimiser l'impact. Plus facile à dire qu'à faire, mais c'est le pari sur lequel table le pays. C'est ainsi que des plans de développement sectoriels ont vu le jour, parmi lesquels trois s'avèrent particulièrement prometteurs. Plan Maroc vert : améliorer les revenus des agriculteurs, garantir la sécurité alimentaire, protéger les ressources naturelles des régions et intégrer l'agriculture marocaine sur les marchés national et international. Le premier, le pacte national pour l'émergence industrielle (2009-2015) dont l'ambition est d'arriver à 3 000 hectares de plates-formes industrielles intégrées (P2I) réparties sur quinze chantiers, touche aux quatre nouveaux métiers mondiaux du Maroc (offshoring, aéronautique, automobile et électronique). Déjà plus de 1500 hectares ont été placés auprès des aménageurs développeurs et sont en cours de réalisation. Ils portent sur des P2I offshoring (Casanearshore, Rabat Technopolis, Fès Shore, Tétouan Shore, Oujda Shore et Marrakech Shore), des P2I automobile (Atlantic Free zone, Tanger Automotive city), une P2I aéronautique (Nouasser Aerospace City) et des P2I généralistes (Casablanca, Tanger Free Zone, Technopole d'Oujda et Fès Ras Almaa). Il est également prévu de réhabiliter les zones industrielles d'El Jadida, Ouarzazate et Ouled Hadda. Dans ce même esprit, neuf projets de zones d'activités économiques ont été retenus, avec une subvention totale de 43,7 MMDH. En somme, le plan émergence prévoit la construction de 1 100 parcs logistiques et industriels. Autre plan, celui de la Vision 2020 pour le tourisme, dont le Plan azur est une des composantes clés. Il prévoit la réalisation, d'ici 2016, de cinq stations balnéaires (Saïdia, Taghazout, Lixus Larache, Mogador Essaouira et la Plage Blanche de Guelmime). La Vision 2020 repose sur quatre axes : le développement durable, la régionalisation, le soutien de l'investissement et la formation. Une capacité 200 000 lits supplémentaires en est attendue, pour un investissement total de 177 MMDH. La société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT) s'engage à concrétiser le projet via la densification des animations touristiques sur l'ensemble des territoires touristiques, l'accompagnement et l'orientation des investisseurs dans le domaine, la conclusion de partenariats entre acteurs concernés et l'élaboration de contrats programmes régionaux. Autre programme d'envergure, le Plan Maroc vert (PMV) adopté en 2008, qui a pour finalité de mettre en valeur l'ensemble du potentiel agricole du territoire, afin de répondre aux quatre principaux objectifs suivant : l'amélioration des revenus des agriculteurs, la garantie de la sécurité alimentaire, la protection des ressources naturelles des différentes régions et l'intégration de l'agriculture marocaine sur les marchés national et international. Sur le plan économique, cette politique a pour ambition de multiplier par 2,5 la valeur ajoutée du secteur agricole, qui passera de 38 à 100 MMDH par an. Le PMV s'articule autour de deux piliers. Le premier porte sur le développement d'une agriculture moderne et à forte valeur ajoutée/haute productivité répondant aux règles du marché et s'appuyant sur les investissements privés, à travers le financement de mille projets, tant dans la production que dans les industries agro-alimentaires, d'un coût total de 10 à 15 MMDH par an. Le deuxième concerne l'accompagnement solidaire de la petite agriculture, en améliorant les revenus des agriculteurs les plus précaires dans les zones enclavées. Ces projets font partie du plan régional basé sur trois axes visant la reconversion ou la diversification des agriculteurs précaires dans des activités à forte valeur ajoutée et moins sensibles aux précipitations, mais il s'agit également d'encourager les projets de production intensive dans les domaines de production animale et végétale, la reconversion de la céréaliculture en cultures à plus forte valeur ajoutée et la valorisation des produits du terroir. Le plan ne touchera pas moins d'1,5 millions d'agriculteurs, tant dans la grande que dans la petite agriculture. Mohamed Mounjid et Ilham Mountaj