Benssalem Himmich fait le bilan de son mandat et vient de le publier dans un livret d'une trentaine de pages. L'auteur n'oublie pas d'apporter ses propositions pour booster un secteur toujours à la traîne. Compte rendu. Le ministre de la Culture Benssalem Himmich fait son bilan. A trois mois des élections législatives, le responsable du département au budget le plus réduit écrit noir sur blanc ses réalisations au cours de son mandat, depuis le 29 juillet 2009. Dans un livre sous forme de catalogue imprimé chez Dar Al Manahil, Himmich revient sur ses actions depuis son entrée en fonction et donne sa vision sur la réforme culturelle. D'ailleurs, ce document d'une trentaine de pages écrit dans les deux langues, arabe et française, porte le titre indicatif : «Et la réforme culturelle aussi». Benssalem Himmich, lance douze propositions pour développer ce secteur. Selon lui, il est impératif que le budget annuel de son département, actuellement de 0,3 % par rapport à celui de l'Etat, soit augmenté, notamment en diversifiant les sources de financement : «Nous devons veiller à ce que la coopération bilatérale et multilatérale soit également sollicitée dans le financement de projets et de programmes culturels de dimension nationale, régionale et provinciale», préconise l'auteur. Il cite en exemple l'équipement de la bibliothèque Al Qarawiyyine, financé par le fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) avec une enveloppe d'un million de dollars. Le gouvernement autonome de l'Andalousie a également déjà mis la main à la poche en accordant huit millions d'euros à la construction de plusieurs maisons de la Culture dans le Nord et l'Oriental. Autre proposition importante pour le ministre, la création d'une banque d'idées : « Instaurer une banque d'idées réalisables à court terme, car nous croyons que la pensée est une énergie renouvelable de recherche et de création pour dynamiser les potentialités nationales en les mettant à l'épreuve de la compétitivité productive». Le ministre va même jusqu'à parler de création de boîtes à outils. A qui incombe cette mission ? Réponse : les directions régionales du ministère. «Les directions régionales et les délégations provinciales devront en assurer la concrétisation et le suivi en fonction de plans d'actions bien ficelés et finalisés». Ces structures ont du pain sur la planche puisqu'elles vont devoir également soutenir le livre et l'édition, protéger et revaloriser le patrimoine de leur région et aussi recruter de nouveaux cadres qualifiés. Côté communication, Himmich propose dans un cinquième point de «provoquer des rencontres consultatives sectorielles avec des intellectuels et des artistes de sensibilités diverses pour s'enquérir de ce qu'ils perçoivent comme étant prioritaire et urgent». En annexe du livret, il donne enfin une idée sur ses actions, certaines déjà réalisées et d'autres encore au stade de projets. Benssalem Himmich parle d'abord du «renouvellement en profondeur du site électronique du ministère» et continue avec ce qu'il appelle la réussite des 16e et 17e éditions du Salon international de l'édition et du livre. La finalisation de la construction du conservatoire de musique et de danse d'Oujda, la signature d'une convention avec le Conseil national des droits de l'Homme et la délégation ministérielle des Droits de l'homme pour la création de la fondation «Archives du Maroc», la mise en application du décret sur l'octroi de subventions à la chanson marocaine, sont toutes les trois citées dans la rubrique réalisations. Benssalem Himmich aborde également l'acquisition de l'acte de propriété d'un lot de terrain à Hay Riad. «Nous y édifierons un immeuble moderne pour loger les directions centrales qui occupent depuis seize ans un édifice vétuste loué à cinq millions de dirhams par an». Pour sûr, le ministère de la culture compte désormais quitter sa belle bâtisse coloniale qui jouxte le Théâtre Mohammed V pour migrer vers les allées d'un nouveau quartier aux allures d'une architecture à la fois moderne, fade et sauvagement cubique.