Le phénomène de la contrebande continue de progresser. En 2010, la valeur des marchandises de contrebande saisies était de 635 millions de DH, contre 686 millions en 2009. Un nouveau mode opératoire a été développé, notamment les conteneurs de cigarettes de contrebande. La valeur des marchandises de contrebande saisies en 2010 par l'administration des douanes et des impôts indirects était de 635 millions de DH (hors stupéfiants), contre 686,7 millions de DH une année auparavant. Par ailleurs, les amendes encaissées ont enregistré une hausse de 2,4%, soit 295 millions de DH en 2010 contre 237 millions en 2009. Généralement, les marchandises de contrebande concernent les produits alimentaires et de friperie, les médicaments, la drogue, l'alcool, les cartouches de cigarettes, etc. Provenant essentiellement des présides occupés de Sebta et Mellilia et de l'Algérie, les principales saisies de ces marchandises ont été réalisées dans la région de l'Oriental, notamment à Oujda et Bab Sebta. Ainsi, il a été saisi, à Oujda, un véhicule de tourisme transportant des effets vestimentaires de contrebande d'une valeur totale de près de 846 000 DH et de motocycles d'une valeur de plus de 9 000 DH. Une autre prise à Bab Sebta a permis de saisir 650 paquets de jeux de dents artificielles d'une valeur de 655 000 DH, alors qu'un coup de filet réalisé à Marrakech a porté sur plus de 1000 cartes magnétiques vierges d'une valeur de 275 000 DH. Autre marché fortement dominé par le commerce illicite, le marché de cigarettes. En 2010, la convergence des efforts des différents intervenants membres de la Commission nationale de lutte contre la contrebande des cigarettes a permis d'enregistrer une saisie record de 99 millions d'unités contre 26 millions en 2009 et 23 millions en 2008. La part des saisies des services de douanes a atteint 81 millions de cigarettes grâce aux prises opérées au niveau des ports de Casablanca et Agadir, respectivement 45 millions et 18 millions unités. La saisie au niveau des deux ports dénote du développement d'un nouveau mode d'opération-utilisation des circuits d'importation pour acheminer des conteneurs de cigarettes de contrebande. Ces importantes saisies ont été rendues possibles grâce à des actions de contrôle ciblées basées sur le renseignement et une coopération au niveau national et avec les douanes étrangères. Cette action s'inscrit dans le cadre de la consolidation de la stratégie de l'Administration des douanes de lutte contre ce fléau qui cause des pertes considérables à l'économie nationale. En effet, le phénomène de la contrebande constitue un défi majeur pour les pouvoirs publics, mais également pour le secteur privé et la société civile, son impact est, à la fois économique, sécuritaire et sanitaire. Il est clair qu'au niveau industriel les effets de la contrebande se traduisent par la fuite des investisseurs et la fermeture des usines et entreprises opérant dans un cadre légal. C'est également un véritable manque à gagner pour l'Etat en matière de recettes pour le Trésor (taxes) ; elle fait perdre au Maroc pas moins de 1,75 MMDH annuellement. Pour freiner la progression du phénomène, la Douane a pris certaines mesures, notamment le profilage des produits sensibles et la réduction des droits d'importation, et ce en concertation avec les départements de tutelle, car plus les droits d'importation sont importants plus le risque de contrebande est élevé. Malheureusement, et malgré la recrudescence du commerce illicite, le phénomène reste difficilement mesurable. Cela revient sans doute à son caractère informel. Les seuls chiffres disponibles datent de l'année 2002. En effet, la Chambre de commerce américaine au Maroc avait réalisée une étude selon laquelle le chiffre d'affaires annuel de la contrebande au Maroc serait de l'ordre de 15 MMDH. Ainsi, plus de 450 000 emplois directs sont perdus à cause de l'existence et de l'expansion de la contrebande.