En réponse aux besoins des petits agriculteurs, le Groupe crédit agricole du Maroc lance un certains nombre de mesures incitatives : baisse des taux d'intérêt à 7% et refinancement des agriculteurs ayant bénéficié de l'abandon de créances en 2005. Porter le PIB agricole à 100 milliards DH à l'horizon 2020 à travers un investissement de 10 milliards par an, c'est le challenge porté par le Plan Maroc Vert (PMV). Un challenge dont l'aboutissement nécessite une mobilisation de tous les acteurs, des grands investisseurs aux petits agriculteurs. Ainsi, dans le cadre de la dynamique du PMV et celle que connaît le secteur agricole (succession de trois bonnes campagnes agricoles), le Groupe Crédit agricole a mis en place une opération de réhabilitation financière des Agriculteurs, notamment les plus petits qui portent sur l'allègement de l'endettement le financement et le rééchelonnement de créances. «L'objectif est de permettre à cette catégorie de s'engager dans la dynamique du Plan Maroc Vert et lui permettre une réintégration dans les systèmes de financement afin d'améliorer leur activité, augmenter leur revenu et leur permettre de disposer de nouvelles capacités d'investissement», précise Fatiha Berrima, directrice Pôle Vert au Crédit agricole. Les mesures arrêtés par cette opération viennent à point nommé, aux attentes des agriculteurs, surtout que les capacités de financement se feront en fonction des capacités de remboursement. Première principale mesure, l'allègement des créances. En effet, il s'agit d'un allègement partiel de la dette qui bénéficiera aux petits agriculteurs, clients de la banque, ayant un encours global inférieur ou égal à 100 000 DH arrêté à la date du 31 mai 2011. Le nombre de bénéficiaires de cette opération est estimé à 80 000 agriculteurs. Cela dit, pour la tranche d'encours, jusqu'à 50 000 DH, les agriculteurs devront bénéficier d'un abandon de 50%. Et un abandon de 25% pour les clients se situant entre 50 000 et 100 000 DH. Cela veut dire que quelqu'un qui à 100 000 d'encours bénéficie d'un abandon de plus de 37 milles DH d'abandon. Le reliquat de l'encours restant, après abandon, sera réaménagé dossier par dossier. A ce titre, notons que les frais de dossier sont exonérés à 100%. Le coût global de l'allègement de l'endettement des petits agriculteurs est estimé à 765 millions DH et est supporté à parts égales entre l'Etat et le CAM. La deuxième mesure, qui concerne cette fois l'ensemble des clients de la banque, porte sur l'extension de la durée de remboursement qui peut atteindre au maximum 15 ans et l'annulation des intérêts de retard et des frais de poursuite. Certainement, un des principaux apports de cette opération, la révision à la baisse des taux d'intérêt des dossiers d'origine. Sachant qu'il y a encore des agriculteurs qui ont encore des crédits à des taux d'intérêt de 8 à 9%, la banque souhaite réduire ces taux pour arriver 7 et 7,5%. La banque a par ailleurs, pris un engagement vis-à-vis des besoins de financement des agriculteurs pour leur permettre de dégager des capacités d'investissement à même de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans le développement du monde rural. Le financement a été décliné en fonction des segments d'agriculture en mettant en place des systèmes et produits de financement appropriés par filière. Pour les très petits agriculteurs qui ont des micro exploitations agricoles, il y a un canal de financement par le biais du microcrédit, notamment Tamwil El Fellah. Opérationnel depuis 2010, ce canal finance les agriculteurs qui sont engagés dans le cadre des programmes environnementaux et le pilier II du PMV, notamment l'agriculture solidaire. Considérée comme « une première » par la banque, la réintégration dans les systèmes de financement appropriés, notamment pour les 100 000 agriculteurs qui ont déjà bénéficié d'un abandon de créances depuis 2005, le Crédit Agricole les accompagnera dans leurs investissements, à condition qu'ils soient encore en activité dans le secteur agricole. Entre également dans l'opération de réintégration, tout agriculteur ayant bénéficié, depuis 2005, d'un abandon de 500 000 DH, qui, en effet, se trouve, dans l'état actuel, exclu de tout système de financement. Finalement, des réunions régionales sur tout le pays ont été lancées depuis le 20 juin en association avec les chambres d'agriculture afin de présenter les opportunités apportées aux petits agriculteurs par cette nouvelle opération de réhabilitation financière.